Le secteur de la Justice connaît, depuis au moins le 28 octobre derniers, des remous sans précédent et le bras de fer se poursuit entre le Syndicat national des magistrats et le ministère de tutelle.
La tension est montée d’un cran hier à Oran lorsque les magistrats de la Cour se sont rassemblés en vue d’empêcher l’ouverture de la session criminelle avant l’intervention des forces de l’ordre à l’intérieur même de la Cour, des échauffourées s’en sont suivies.
Les magistrats contestent, en effet, les nouvelles affectations de quelque 3 000 d’entre eux décidées par le Conseil national de la magistrature qui, faut-il le rappeler, est présidé par le chef de l’Etat. Des affectations déjà entrées en vigueur. Les magisrats, tel que précisé dans leur mots d'ordre, réclament en outre une justice indépendante.
Alors que le mouvement de grève se poursuit, le tribunal administratif de Tipasa a rendu, hier dimanche, une ordonnance en référé, d’heure en heure, jugeant le débrayage des magistrats « illégal (…) sans notification préalable, ni respect du service minimum ».
« Ce mouvement de grève est illégal », déclare, par ailleurs, le ministère de la Justice estimant que celui-ci intervient en contradiction des dispositions de l'article 12 de la loi organique portant statut de la magistrature et parce qu'il entrave le bon fonctionnement d'un service public sensible, en l'occurrence la magistrature.
Cette loi, précise-t-il dans un communiqué, contraint le SNM, représentée par son président « à ne pas entraver l'action judiciaire, ni empêcher les magistrats d'exercer leurs fonctions ou de quitter les lieux de travail ».
Le ministère réitère, encore une fois, sa disposition à faire prévaloir le dialogue et la sagesse au mieux des intérêts du citoyen et de l'intérêt général.
Alors que la grève est jugée illégale par le tribunal administratif, pour sa part, le Syndicat des magistrats poursuit son mouvement de grève tout en déclarant, hier, assurer désormais le service minimum.