Le parlement européen et les libertés en Algérie : des experts algériens « scandalisés » dénoncent

Des experts algériens sont montés jeudi et vendredi en créneau pour dénoncer et rejeter catégoriquement une maudite résolution s’immisçant dans les affaires internes du pays. Une résolution qui est en soi une tentative de perturber le processus électoral en Algérie.

Chem Eddine Chittour : « qu’ils balayent d’abord devant chez eux »

En réaction à la résolution votée à la majorité à Strasbourg augure, selon le Professeur es économie Chems Eddine Chitour, , d’« une ingérence provocatrice si l’on sait que des violations se produisent dans des pays européens mêmes ».

« Pourquoi ne parle-t-on pas de la vie agitée en France, par exemple, où des exactions sont commises tous les jours ? Pourquoi ne parle-t-on pas de la situation en Palestine où il y a des morts et des blessés chaque jour ? Et de la situation en Ethiopie ?», s’est interrogé M. Chitour vendredi sur les ondes de la chaine 3.

« De toute façon, dit-il, ils ne nous veulent pas du bien si non ils auraient pu commencer par balayer d’abord devant chez eux », a-t-il réagi faisant référence à ce qui se passe en France contre les gilets jaunes et les migrants maghrébins. 

Ahmed Benasaâda, auteur et analyste politique : l’ingérence européenne prend forme et elle est odieuse

L’auteur et politologue Ahmed Bensaâda considère quand à lui que « cette ingérence est odieuse mais n’est pas fortuite ».   

Interrogé par la radio chaine 3, il explique que « l’ingérence avait plusieurs formes », ajoutant que « maintenant il faut savoir qu’elle est réelle et ce qui s’est passé au sein du parlement européen « est bel et bien une ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie ».

Mohamed Salim Hamadi : C’est une tentative de déstabiliser l'acte électoral en Algérie

Pour sa part, l'expert en sécurité et l'universitaire, Mohamed Salim Hamadi a affirmé jeudi que la résolution du Parlement européen sur la situation en Algérie était une tentative pour titiller les sentiments de l'opinion publique en Europe dans le but de perturber le processus électoral en Algérie et induire en erreur l'opinion publique algérienne concernant le caractère pacifique des manifestations.

Réagissant à l'issue de la réunion du Parlement européen sur la situation en Algérie, le professeur des relations internationales à l'université d'Alger a déclaré jeudi à l'APS qu'« il ne fallait pas s'étonner de ce genre de résolutions intervenant suite à l'appel de l'eurodéputé Raphael Glucksmann (extrême droite française) considéré comme le mentor des révolutions dans le monde arabe et l'un des responsables du chaos qui sévit dans la région arabe.

Il soutient également les séparatistes et les politiciens extrémistes en Europe".

"Cet appel émane d'une personnalité qui représente la franc-maçonnerie et le sionisme en Europe et qui œuvre à saper la stabilité des pays en brandissant des slogans pour les libertés et la démocratie", a-t-il précisé, soulignant que la réunion était "symbolique" dans l'objectif de soutenir certaines parties qui ne représentent pas le peuple algérien à l'intérieur comme à l'étranger.

Cette résolution, poursuit M. Hamadi, reflète les déclarations de certains parlementaires français qui "misaient sur les manifestations en Algérie pour qu'ils puissent présenter la question algérienne dans les foras internationaux, exercer la pression sur les autorités algériennes ou d'appuyer certaines minorités les incitant à s'opposer contre le pouvoir".

Soulignant que "le Parlement européen avait commis une erreur monumentale lorsqu'il avait dit que le sang doit cesser en Algérie", l'expert en sécurité a qualifié ces propos de fallacieux contraires à la réalité des manifestations pacifiques en Algérie.

Ces dernières ont affirmé leur caractère pacifique au monde entier et que le peuple algérien est en parfaite harmonie".

Cette réunion est une tentative de déstabiliser l'acte électoral en Algérie qui "garantit la sécurité de l'Etat algérien, ses institutions et son peuple ainsi que la consécration de la démocratie conformément aux spécificités et les principes de la société algérienne", a-t-il expliqué.

Utiliser la carte des libertés religieuses est une autre tentative d'induire en erreur l'opinion publique européenne, a fait savoir l'expert, affirmant que "la Constitution algérienne interdit tout acte portant atteinte à la liberté de croyance et garantie également la liberté de culte dans le cadre du respect de la loi".

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