Auteur de divers ouvrages, dont l’un est intitulé « Arabesque », Ahmed Bensaada assure relever des « similitudes » entre la situation politique que vit présentement l'Algérie et les printemps Arabes. Il dit y voir d’une « technique » ayant déjà pris sa source dans les « révolutions colorées » observées, par le passé, dans les pays de l’Est.
Accueilli, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, cet enseignant à l’Université d’Oran voit dans ces « révolutions » une manière de changer des régimes d’une manière « soft ». Pour lui, il « est impossible » que l’Algérie ne soit pas visée par ceux qu’il appelle les « exportateurs de la démocratie ».
Les acteurs « qui sont dans la revendication extrême » ont été et sont encore financés par les Etats-Unis. Il considère que le financement étranger ne relève pas de la théorie du complot, les théories qu’il publie, étant là pour le prouver.
Des ingérences étrangères dans ce qui se passe en Algérie, il affirmes qu'elles sont « bien réelles ». Il en veut pour preuve la récente déclaration du Parlement Européen, « réliée à des intérêts économiques » et sont les initiateurs sont ceux-là même qui ont poussé à des interventions militaires dans un certain nombre de pays Arabes, à l'exemple de l'Irak ou de la Libye.
A propos de l’application de ces « techniques », il relève celles observées en Algérie où l’« on a vu ce qu’on n’avait pas l’habitude de voir : des femmes « distribuant des fleurs aux agents de l’ordre ».
Pour ce chercheur à l’Ecole polytechnique de Montréal, cette « technique de non violence » permet de donner une image positive de la jeunesse. « On l’a vue, déclare-t-il, en Tunisie, en Egypte, au Yémen et en Algérie aussi ».
Citant un manipulateur d’opinion Serbe affirmant que si une personne sympathise avec les forces de l’ordre, « c’est que quelqu’un y a pensé », il en conclut que l’on ne peut, « du jour au lendemain, avoir des comportements sociaux différents d'un comportement normal ».
Pour cet intervenant, « normalement, on ne donne pas de fleurs à des policiers, on ne leur donne pas d’eau, on ne balaie pas les rues ». Tout cela, ajoute-t-il, fait partie de l’arsenal des 199 méthodes théorisées par les spécialistes de manipulation de foules.
A travers les manifestations populaires observées dans le pays, le Dr. Bensaada, releve un aspect positif pour l’Algérie. Des analyses développées auparavant, il tient même à dire qu’il n’est pas contre le Hirak.
Pour l’auteur d’une étude sur ‘’Le rôle des Etats-Unis dans les soulèvements Arabes’’, s’il y a des manifestations, c’est qu’il y a des problèmes sérieux de démocratie, d’égalité de chance, de hogra, sauf, tempère-t-il, « qu’il y a aussi de la manipulation ».
Des exemples de soulèvement populaires observées auparavant dans certains pays Arabes, en particulier, l’invité juge finalement « impossible » que l’Algérie n’y soit pas elle-même visée.