Le Premier ministre Abdelmalek Sellal présentera dimanche matin devant l'Assemblée populaire nationale (APN) le plan d'action du gouvernement, axé notamment sur la sécurité et la stabilité nationales ainsi que la poursuite de l'effort de développement afin d'ériger une économie émergente.
Il s'agit d'un plan segmenté principalement autour du programme sur la base duquel a été réélu, le 17 avril dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la référence au programme du Président étant clairement soulignée dans le texte du gouvernement qui s'en inspire très largement et en fait l'essentiel de son action.
Un des axes importants de ce plan d'action concerne la réconciliation nationale, qui est, tel que mentionné dans le plan d'action "une vertu" à cultiver pour éviter que des déchirements, comme ceux engendrés par la tragédie nationale, ne viennent, de nouveau, fissurer le tissu social.
Le gouvernement exprime sa magnanimité à travers sa politique de la main tendue aux "enfants égarés" qui ont pris les armes mais dit, dans le même temps, poursuivre sa détermination de faire face à toute atteinte "avec la force et la rigueur de la loi".
Le programme établit aussi une forte corrélation entre les objectifs de stabilité et de sécurité et le contexte régional et international, caractérisé par des périls de plus en plus menaçants sur la sécurité des Etats.
Les "risques potentiels" que pourrait induire une dégradation de l'environnement régional et la "complexité" qui caractérise les évolutions externes nécessitent, pour le gouvernement, un effort collectif de tous "les acteurs de la vie nationale" pour éloigner le pays des ondes négatives que produisent les situations conflictuelles notamment dans le voisinage immédiat.
Sur le plan économique, le plan d'action du gouvernement pour la période quinquennale 2015-2019 prévoit la poursuite de l'effort de développement des infrastructures et la mise en place d'une politique résolue d'encouragement de l'investissement national et étranger afin d'ériger une "économie émergente" en mesure de satisfaire les besoins internes et faire face aux chocs externes.
Dans ce plan d'action, qui sera soumis à l'approbation du Parlement pour devenir effectif, le taux de croissance annuel prévu est de 7 %, contre 4 % durant le quinquennat précédent (2010-2014), alors que taux de chômage doit être ramené en dessous du niveau actuel de 9,8 % et que l'inflation se maintienne au moins autour des 3,5 % de ces dernières années.
Le gouvernement entend ainsi faire de "l'amélioration du climat des affaires" le fer de lance de ses "politiques innovantes" en matière de développement économique, par une levée des contraintes entravant l'essor de l'entreprise et de l'investissement "au triple plan des procédures, des délais et des coûts".
La promotion de l'investissement productif, en tant que moyen important d'extension et de diversification de l'économie nationale, va bénéficier d'une "refonte" à travers un amendement de la loi sur l'investissement pour "consacrer la liberté d'investissement et de facilitation pour la création d'entreprises", énonce le projet de plan d'action.
Le texte prévoit aussi la transformation de l'agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) en "pôle spécialisé" capable d'orienter, d'accompagner et de conseiller les investisseurs potentiels. Il prévoit également la modernisation du secteur bancaire qui va faire l'objet d'une "adaptation du cadre législatif et réglementaire" aux conditions modernes de gestion.
La modernisation du secteur financier devra toucher en outre les assurances, l'administration fiscale, les finances publiques, les domaines, les douanes et le mode de financement de l'investissement économique avec, en toile de fond, l'amélioration des capacités nationales de prévision et de prospective.
Le foncier industriel doit aussi trouver des solutions dans des engagements gouvernementaux à en assurer la disponibilité, notamment par la création de nouvelles zones industrielles et zones d'activités, la réhabilitation de sites économiques et la mobilisation des actifs excédentaires des entreprises publiques, selon les indications du plan d'action.
Dans le même sillage, le gouvernement prévoit de "reconfigurer" et d'opérer un "redéploiement stratégique" du secteur public industriel par la mise en place de "groupes industriels performants et compétitifs dans les secteurs porteurs, en partenariat avec des leaders mondiaux maîtrisant la technologie et les marchés".
Il s'agit également de "promouvoir, faciliter et assouplir les procédures de création (et de financement) de PME", moderniser et mettre à niveau certaines industries comme la filière automobile ou celle du médicament et équipements médicaux, ou encore renforcer, dans un souci d'intégration, les activités industrielles qui approvisionnent des secteurs aussi stratégiques que l'énergie, l'hydraulique ou l'agriculture.