Seule la résolution de la crise syrienne pourra aider à régler la crise migratoire et au terrorisme

Seule la résolution de la crise qui sévit, depuis plus de 4 ans, en Syrie pourra aider à éradiquer le terrorisme et réduire le flux des réfugiés et migrants en Méditerranée, ont souligné à Barcelone les participants à la conférence organisée à l'occasion du 20ème anniversaire du Processus de Barcelone, devenu en juillet 2008, Union pour la Méditerranée (UPM). 

Les 43 pays membres de l’UPM, qui ont participé à une réunion informelle de haut niveau à l’occasion du 20e anniversaire du lancement du Processus de Barcelone ont longuement discuté des défis auxquels fait face la région ces dernier temps, notamment la crise, sans précédant, des réfugiés et migrants et la menace terroriste grandissante avec la montée en puissance de groupes extrémistes tel que l’organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech).

"L’éradication du terrorisme, notamment l’EI/Daech, ne pourra se faire que par la résolution de la crise syrienne dans le cadre des négociations de Vienne", a souligné la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui a co-présidé la rencontre avec le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nacer Judeh, lors d’une conférence de presse.

Sans nier les résultats de l’action militaire que mènent de nombreux Etats contre Daech en Irak et en Syrie, Mme Mogherini a, toutefois, jugé insuffisantes ces interventions, qui ne s’attaquent pas au fond du problème. 

Le confit en Syrie, où des groupes terroristes contrôlent de grandes parties du territoire, a fait plus de 250.000 morts et poussé de la moitié de la population syrienne (12 millions) à fuir les combats. 

La Russie mènent depuis le 30 septembre des frappes aériennes contre les groupes terroristes en Syrie, une intervention qui s’ajoute à la compagne aérienne de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

Mme Mogherini a affirmé que ce qui unit les Méditerranéens aujourd’hui c’est bien les défis, d’où la nécessité de renforcer la coopération selon les principes et les objectifs portés haut il y a 20 ans à Barcelone. 

Le secrétaire général de l’UPM, Fathallah Sijilmassi, a appelé à la mobilisation pour la Méditerranée qui fait face à des défis sérieux et complexes d’une grande ampleur. 

"Ces défis liés au terrorisme et la migration ainsi qu’à la montée des phénomènes d’extrémisme, d’intolérance et de la xénophobie appellent à une grande exigence, dans la compréhension des enjeux, comme dans la recherche des réponses à ces défis", a-t-il remarqué, soulignant que les réponses doivent être véritablement collectives et concertées pour qu’elles soient à la hauteur des enjeux.

C’est pourquoi, ajoute M. Sijilmassi, qu’il est urgent de trouver "une approche plus ambitieuse et beaucoup plus offensive de notre avenir en méditerranée".

Concernant le phénomène de la migration qui a atteint son paroxysme ce derniers mois, à cause des conflits qui sévissent dans la région méditerranéenne, notamment en Syrie, le chef de la diplomatie jordanienne a mis en relief l’ampleur de la situation, citant l’exemple de son pays qui accueille plus de 1,4 million de réfugié syriens. 

"La crise syrienne est une catastrophe pour la Jordanie" et beaucoup d’autres pays de la méditerranée, a-t-il regretté. "C’est le moment ou jamais de répondre à ce défi, puisque nous avons l’occasion de travailler ensemble dans le cadre d’UPM".

Nacer Judeh a indiqué que l’organisation méditerranéenne multipliera les efforts pour répondes à la crise de réfugiés et migrants dans cet espace.

Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Sennouci Bereksi, qui a conduit la délégation algérienne, a affirmé à cette occasion que la migration nécessite "une approche globale et intégrée".

"La migration nécessite une approche globale et intégrée, qui concilie à la fois le respect de la dignité humaine, la lutte contre les réseaux criminels de la traite des être humains et le renforcement de la coopération au développement entre les pays d’origine, de transite et de destination. Elle passe également par la résolution des conflits en Syrie et en Libye", a soutenu M. Sennouci Bereksi.

Des délégations ministérielles de 43 pays, dont l’Algérie, ont pris part  à une réunion informelle, précédant la conférence ministérielle sur le développement en Méditerranée, qui représente, selon des observateurs, "une confirmation du cadre institutionnel que représente l’UMP dans la région".

APS

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