Fibda 2018: la question migratoire à travers un ouvrage collectif de bande dessinée

Des dessinateurs et des scénaristes algériens et arabes présentent, lors du 11e Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) organisé à Alger, un ouvrage collectif de bande dessinée  sur la migration dans les pays africains et arabes.

Paru en Tunisie en 2017, cet ouvrage aborde les conditions de vie difficiles dans lesquelles vivent les migrants et les déplacés des pays subsahariens et des pays arabes en dehors de leur pays d'origine ainsi que les différentes formes de racisme qu'ils subissent.

En dépit de leur style accessible et expressif, ces bandes dessinées inspirent tristesse et douleur. La majorité des dessinateurs ont incarné les personnages des migrants dans une image de corps sans âmes tout en utilisant le noire et blanc reflétant ainsi l'affliction et le colère qu'ils éprouvent face à cette réalité.

Parmi les titres présentés, «une vie en suspens» du dessinateur et scénariste libanais Berag Rima portant sur la violence et le racisme exercés contre les migrants subsahariens dans les pays maghrébins.

Le dessinateur algérien Kamel Zakour et la scénariste Abir El Kasmi présentent, pour leur part, une histoire dramatique sur le destin tragique d'une famille nigérienne qui migre vers le Nord et qui meurt de soif dans le désert. 

Le dessinateur et scénariste égyptien «Migo», critique, quant à lui, la réalité socio-économique de son pays à travers l'histoire d'une famille égyptienne qui migre clandestinement vers l'Europe à bord d'une barque.

Les textes de publication sont présentés dans une prose poétique en langue arabe. Certains écrivains ont adopté des dialectes locaux comme choix personnel pour faire parvenir leurs messages artistiques.

Le livre est paru aux éditions du Laboratoire 619 «Lab619» relevant de l'organisation européenne non gouvernementale «Rosa Luxemburg» dans le cadre d'une résidence en Tunisie dont l'objectif est la sensibilisation aux problèmes des migrants et réfugiés en se référant à des histoires et témoignages vivants.

Mme Nadia Dahab, dessinatrice franco-tunisienne et membre du Lab619 a rappelé que ce-dernier a été créé en 2013 dans le but de faire connaître et promouvoir le 9e art en Tunisie. APS

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