La mobilisation en France contre la réforme contestée des retraites, qui paralyse les grandes villes du pays, est entrée jeudi dans sa deuxième semaine au lendemain de la présentation du projet par le Premier ministre Edouard Philippe, vivement critiquée par l'ensemble des syndicats.
Fin des régimes spéciaux, "âge d'équilibre" à 64 ans, entrée dans le système à partir de la génération née en 1975... Edouard Philippe a détaillé mercredi le contenu du futur "système universel de retraite" par points, visant à fondre les 42 régimes de retraite actuels en France en un seul système.
Pour le Premier ministre, "tout le monde serait gagnant" avec cette réforme. Mais sitôt le plan dévoilé, la fronde syndicale s'est élargie. La "ligne rouge est franchie", a tonné Laurent Berger, numéro un du premier syndicat de France, la CFDT, à laquelle le gouvernement pouvait espérer faire accepter sa réforme, selon l'agence de presse AFP.
"Ma porte est ouverte, ma main est tendue", lui a répondu Edouard Philippe. Pas de quoi convaincre l'organisation réformatrice, qui a appelé ses adhérents à descendre dans la rue le 17 décembre, lors de la prochaine grande mobilisation.
La CFTC et l'Unsa, autres syndicats qui s'étaient impliqués dans la concertation, ont également appelé à la mobilisation. Le syndicat FO a souhaité "renforcer la mobilisation" et le syndicat CFE-CGC a fait savoir qu'il "restait dans le camp des opposants".
Les opposants les plus virulents espèrent faire durer le mouvement et mettre le pays à l'arrêt comme lors de la longue grève de décembre 1995, qui avait fait capoter une précédente réforme des retraites.
Jeudi, dans les transports en commun, le trafic était quasi inchangé par rapport à mercredi: un train à grande vitesse sur 4 à travers le pays, un train de banlieue en région parisienne sur 4, et une majorité de lignes de métro fermées.
Seul 40% des bus roulaient par ailleurs, selon la régie des transports parisiens RATP, selon l'AFP.
Des manifestations et rassemblements locaux sont prévus de Toulouse (sud-ouest) à Paris, d'après la même source.