La Coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara occidental (CEAS-Sahara) a exhorté, le gouvernement espagnol à assumer ses responsabilités historiques au Sahara occidental pour mettre fin au dernier processus de décolonisation en suspens sur le continent africain.
Dans une lettre envoyée en début de semaine au nouveau chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, CEAS-Sahara a demandé au gouvernement espagnol d'assumer sa responsabilité au Sahara occidental à qui "nous avons une dette en suspens après notre abandon" en 1976.
Selon l'association, le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares et le gouvernement espagnol "doivent assumer une nouvelle politique étrangère à l’égard du Sahara occidental qui inclut le respect scrupuleux des droits de l’Homme et de la légalité internationale au-delà d’autres intérêts et pressions qui n’auraient jamais dû saper la responsabilité de l’Etat espagnol et de son obligation de mettre fin au dernier processus de décolonisation en suspens sur le continent africain".
Dans ce contexte, la lettre envoyée par CEAS-Sahara revient sur la "grave situation" que vit le "peuple sahraoui frère" après la reprise des hostilités le 13 novembre dernier suite à la "violation, par le régime d’occupation marocain, du cessez-le-feu signé entre le Maroc et le Front Polisario".
En ce qui concerne le plan de paix de 1991, l’organisation insiste sur le fait que "la politique d’obstruction marocaine, qui a empêché par tous les moyens le peuple sahraoui d’exercer son droit reconnu à l’autodétermination est bien connue".
La missive passe également en revue, la situation au Sahara occidental occupé et rappelle la "répression brutale contre la population sahraouie dans les territoires occupés" et le pillage des ressources naturelles dont elle souffre.
A cet égard, l'association espagnole estime que, comme premier pas dans le respect des droits du peuple sahraoui, le nouveau ministre doit "geler les exportations de toute ressource naturelle provenant du Sahara Occidental", rappelant notamment que la justice européenne a déjà condamné cette pratique.
CEAS-Sahara affirme, en outre, que "le prestige international de l’Etat espagnol est en jeu, car le maintien de positions honteuses affecte toujours toute la société, assurant que, "ce douloureux conflit non résolu empoisonne les relations entre voisins et retarde le développement de toute la région du Maghreb".
L'association rappelle également, les liens historiques et culturels qui unissent les deux peuples, sahraoui et espagnol, en mentionnant spécialement le "soutien et la solidarité d’une large partie de la société espagnole à la juste lutte pour la liberté et l’indépendance du peuple sahraoui".