Cour des comptes : Jumelage algéro-européen pour renforcer les capacités de contrôle

Un projet de jumelage entre la Cour des comptes et les institutions homologues de France et de Portugal et portant notamment le renforcement des capacités de contrôle et de supervision sur la gestion des fonds publics a été lancé mercredi à Alger.

Le projet intitulé "renforcement des capacités institutionnelles de la Cour des comptes en matière de contrôle juridictionnel, d'exécution de la loi de finances et de la qualité de gestion" est mis en oeuvre par la Cour des comptes et un consortium franco-portugais.

Ce consortium est constitué de la Cour des comptes françaises en sa qualité de leader et du Tribunal de Contas de la République de Portugal en tant que partenaire junior, a-t-on expliqué lors de la cérémonie de lancement.

Cette cérémonie s'est déroulée en présence du président de la Cour, Abdelkader Benmarouf, du président de la Cour des comptes française, Didier Migaud et du directeur général du Tribunal des comptes de Contas, José Tavares, les deux signataires du jumelage ainsi que le ministre des Finances Abderahmane Benkhalfa.       

Inscrit dans le cadre du programme d’appui à la mise en oeuvre de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE (P3A), ce projet d’une durée de 24 mois devrait permettre d’aborder l’étude des meilleures pratiques franco-portugaises susceptibles d’être adaptées au contexte algérien.

Ce projet -financé par l’UE à hauteur de 1,7 million d’euros- ambitionne aussi de renforcer le système national de contrôle des finances publiques et de contribuer  au développement de la bonne gouvernance et à l’amélioration de la qualité des politiques publiques.

Plus concrètement, la mise en oeuvre de ce projet va permettre la dotation de la Cour des comptes en moyens indispensables à la mise en conformité de son fonctionnement et de son activité aux normes et bonnes pratiques européennes et internationales.

Il est également envisagé de rendre possible à la Cour des comptes la rédaction du rapport de l’avant-projet de loi de règlement budgétaire (LRB) pour la rendre plus pertinente et axée sur les résultats, plus rapide et moins consommatrice de ressources avec amélioration de la qualité de son contrôle.

Sont également prévus dans le cadre de ce jumelage, des audits guidés, des cycles de formation au profit des cadres des la Cour ainsi que l’élaboration d’un véritable schéma directeur informatique pour faciliter son processus du travail.

De plus, un séminaire de sensibilisation a été organisé à cette occasion et qui s’adresse non seulement aux magistrats de la Cour mais également à leur environnement, notamment aux contrôlés, de façon à partager avec eux les "nouvelles règles du jeu de la nouvelle gestion publique".

Pour M. Benamarouf, ce jumelage constitue une "étape importante d’un processus enclenché depuis quelques années portant sur l’amélioration de la qualité et de la performance des travaux de contrôle de la Cour des comptes".

"Consciente des responsabilités qu’elle doit assumer au sein du système national de contrôle des finances publiques, la Cour des comptes s’est fixée comme objectifs d’être un exemple de bonne conduite dans ce domaine et de forcer la reconnaissance par la qualité de ses travaux de contrôle", a-t-il ajouté, soulignant que ce jumelage s’inscrivait aussi dans le cadre du plan stratégique de la Cour sur la période 2015-2018 visant à améliorer la qualité de ses missions.

Par ailleurs, M. Benmarouf a salué la dernière révision constitutionnelle qui a consacré l’indépendance de cette institution et a élargi ses fonctions.

La nouvelle Constitution a élargi les prérogatives de contrôle et supervision de la Cour des Comptes des finances publiques au secteur public marchand (entreprises de l'Etat).

De son côté, M. Benkhalfa a indiqué dans une déclaration à la presse que son département travaillait à passer d’une gestion administrative des fonds publics à une gestion économique, permettant plus d’efficacité et de performance.

APS 

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