Pyongyang tire un missile balistique, fureur de Séoul et Tokyo

La Corée du Nord a tiré dimanche un missile  balistique, un lancement considéré par Séoul comme une "provocation" visant à  tester le nouveau président américain Donald Trump.

Dans une brève allocution en Floride, ce dernier n'a fait aucun commentaire  sur ce tir, qui constitue une violation de nombreuses résolutions du Conseil de  sécurité de l'ONU, mais il a assuré le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en  visite aux Etats-Unis, de son soutien "à 100%".

Le missile a été tiré vers 07H55 (22H55 GMT samedi) de la base aérienne de  Banghyon, située dans l'ouest de la Corée du Nord, a indiqué le ministère  sud-coréen de la Défense.

L'engin a parcouru environ 500 kilomètres avant de tomber en mer du Japon  (appelée mer Orientale par les Nord-Coréens), a indiqué à l'AFP un porte-parole  du ministère. "Le type exact de ce missile balistique doit encore être  déterminé", a-t-il ajouté.

Pour le ministère sud-coréen de la Défense, le tir "vise à attirer  l'attention mondiale vers la Corée du Nord en se vantant de ses capacités  nucléaires et dans le domaine des missiles". "On estime aussi qu'il s'agissait  d'une provocation armée destinée à tester la réaction de la nouvelle  administration américaine dirigée par le président Trump", ajoute le ministère  dans un communiqué.

C'est le premier tir de missile balistique effectué par Pyongyang depuis  l'élection américaine en novembre.

Au moment du tir, le nouveau président américain passait le week-end dans  sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago en Floride avec M. Abe, en visite aux  Etats-Unis depuis vendredi.

"Je veux que tout le monde comprenne et soit conscient du fait que les  Etats-Unis sont derrière le Japon, son grand allié, à 100%", a déclaré M. Trump  dans une très brève allocution.

"Le dernier tir de missile de la Corée du Nord est absolument intolérable",  avait déclaré M. Abe quelques secondes plus tôt du même podium.

"La Corée du Nord doit respecter pleinement les résolutions du Conseil de  sécurité de l'ONU", a ajouté le dirigeant japonais. Le porte-parole du  gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a dénoncé une "provocation envers le  Japon et la région".

Un responsable militaire sud-coréen cité par l'agence de presse  sud-coréenne Yonhap a exclu que le missile tiré dimanche soit un missile de  longue portée, décrivant l'engin comme une version améliorée du Rodong de  courte portée.

Yonhap avait rapporté plus tôt que l'armée sud-coréenne estimait qu'il  s'agissait d'un missile de portée intermédiaire Musudan. En octobre 2016, la  Corée du Nord avait tiré à deux reprises des Musudan de la même base aérienne.

Pyongyang a mené en 2016 deux essais nucléaires et tiré plus d'une  vingtaine de missiles balistiques dans le cadre de ses programmes visant à  maîtriser la technologie qui mettrait le territoire des Etats-Unis à portée de  ses missiles nucléaires.

Yang Moo-Jin, un spécialiste de la Corée du Nord basé à Séoul, a estimé que  ce tir pouvait avoir été effectué pour marquer l'anniversaire le 16 février de  la naissance de l'ancien dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il.

Le président sud-coréen par intérim, Hwang Gyo-Ahn, a promis une "punition  appropriée" en réponse à ce tir.

"Nous avons connaissance de ces informations et suivons de près la  situation", a déclaré à l'AFP un responsable de la Maison Blanche après le tir  nord-coréen.

Recevant M. Abe vendredi à Washington, Donald Trump avait dit considérer  comme "une priorité très, très haute" la défense contre la menace nucléaire et  balistique que fait peser la Corée du Nord sur la région.

Début février, le nouveau secrétaire américain à la Défense James Mattis  avait déjà assuré la Corée du Sud et le Japon de l'engagement total de  Washington pour leur sécurité, promettant une réponse "écrasante" à une  éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne.

Dans son discours du Nouvel an, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait  dit que son pays en était "aux dernières étapes avant le lancement test d'un  missile balistique intercontinental" capable d'atteindre le territoire  américain. "Cela n'arrivera pas !", avait tweeté Donald Trump. 

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