
Le président syrien Bachar al-Assad a accusé jeudi la France d’être « directement responsable des tueries» en Syrie, soutenant que la politique de ce pays « a consisté à soutenir les terroristes en Syrie».
Interrogé par plusieurs médias français Europe 1, TF1 et LCI), le président syrien a également accusé les responsables politiques et médias occidentaux de diaboliser son régime.
« La politique de la France (à) est de soutenir les terroristes, d'être directement responsable des tueries dans notre pays», a-t-il affirme, accusant le président François Hollande d'avoir ½envoyé de l'armement à des groupes modérés qui sont en fait des terroristes».
Il a indiqué avoir des contacts directs, dans certains cas, avec les services de renseignement français, notamment lors d'une visite d'une délégation parlementaire française à Damas, assurant par ailleurs n'avoir aucun contact avec les candidats à la présidentielle en France.
« En fait, lors de la visite ici d'une délégation de parlementaires français, l'un d'entre eux était un agent», a-t-il dit, alors que les autorités françaises ont nié catégoriquement cette information.
Sur le terrain du conflit, le président syrien, qui dure depuis six ans, Bachar al-Assad a estimé qu’il n’a pas encore « gagné» la guerre, soulignant son objectif de « reconquérir chaque pouce du territoire». « Je ne crois pas qu'on puisse dire qu'on ait gagné la guerre tant qu'on n'a pas éliminé tous les terroristes», a-t-il expliqué, niant totalement dans ce contexte le rapport d'Amnesty International qui fait état de la pendaison de 13.000 personnes entre 2011 et 2015. Il a qualifié ce rapport de « honteux, infantile, qui repose sur le néant».
Interrogé pour savoir si la ville de Raqqa, d'où les attaques terroristes en France auraient été préparées, il a indiqué que ces attaques « n'ont pas nécessairement été préparées à Raqqa», soutenant que Raqqa « n'est qu'un symbole de Daech» (organisation terroriste autoproclamée « Etat islamique».
Pour lui, Daech est « une conséquence et non le problème», dénonçant par ailleurs la « diabolisation de la Syrie par les principaux médias et politiques occidentaux qui ont soutenu ces soi-disant modérés (rebelles) et qui ne réalisaient pas qu'ils supportaient la même idéologie qu’al-Qaïda et Daech.»
« L'Occident n'a pas à choisir entre moi et Daech, c'est à mon peuple de le faire.
L'Occident ferait mieux de s'occuper de ses propres terroristes», a-t-il recommandé. Bachar al-Assad a rendu hommage à l'action en Syrie du président russe Vladimir Poutine. « Les Russes respectent notre souveraineté, chaque étape est franchie en coopération avec la Syrie. Nous sommes les décideurs. Sans ce soutien des Russes les choses auraient été pires. Il a été crucial dans l'affaiblissement de Daech et al-Nosra», a-t-il dit. APS