Syrie : reprise du quatrième round des pourparlers de paix à Genève

Le quatrième round des négociations de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition s'ouvre jeudi à Genève, sous l'égide de l'ONU, pour tenter de mettre fin à un conflit meurtrier qui dure depuis plus de six ans.         

Trois rencontres ont déjà eu lieu l'an dernier, février, mars et avril 2016, sans parvenir à ramener la paix dans ce pays où plus de 310.000 personnes sont mortes et plusieurs millions ont dû fuir sur les routes pour échapper aux combats.

Les négociations verront la participation d'une délégation de l'opposition HCN (Haut comité de négociations) qui sera dirigée par l'avocat Mohammed Sabra, rassemblera un large éventail de groupes de l'opposition politique et de la rébellion et les représentera pour le quatrième round de pourparlers à Genève.

La question du départ du président syrien Bachar al-Assad a été la principale pierre d'achoppement des trois précédentes sessions de négociations de Genève.

Damas refuse catégoriquement de discuter de l'avenir du chef de l'Etat, mais est disposé à accepter des élections une fois la paix revenue.

Cependant, le porte-parole de la Coalition nationale de l'opposition, Ahmad Ramadan, a affirmé que "la principale question de cette session sera la transition politique". 

"La délégation de l'opposition va mettre l'accent sur une proposition visant à former un organe de gouvernance de transition", a-t-il dit.

 Pourparlers "directes", les premiers depuis un an 

 Lors des trois précédents "rounds" de négociations, l'émissaire spécial de l'ONU pour la  Syrie, Staffan de Mistura n'avait pas réussi à rassembler autour d'une même table les délégués de l'opposition et du gouvernement, et avait dû faire l'intermédiaire en passant d'une salle à une autre.

Cette fois, il espère que les deux camps accepteront d'échanger en direct.

Mais interrogé mercredi par les journalistes, M. De Mistura s'est montré très prudent.

"Je veux d'abord en parler avec les délégations demain matin lors de rencontres bilatérales", a répondu M. De Mistura. 

Dans la soirée, il a toutefois obtenu le soutien de la principale force d'opposition, le Haut comité des négociations (HCN) qui rassemble plusieurs groupes clés.

"Nous demandons des négociations directes. Cela économisera du temps et sera une preuve de sérieux plutôt que de négocier dans des salles" séparées, a dit Salem Meslet, porte-parole du HCN.

Il a insisté sur la nécessité de discuter de la "transition politique", ce qui pour l'opposition signifie le départ du président syrien Bachar al-Assad comme préalable à tout accord de paix.

C'est là la principale pomme de discorde avec le gouvernement qui, lui, se dit prêt à accepter des élections, mais ne veut pas discuter du sort du chef de l'Etat syrien.

Mais depuis les derniers pourparlers de Genève en avril 2016, la situation sur le terrain en Syrie a bien changé.

Par ailleurs, 40 organisations de défense des droits de l'homme ont appelé mardi les participants à mettre fin aux violations des droits humanitaires dans ce conflit qui dure depuis six ans et a fait plus de 310.000 morts et des millions de déplacés.       

Les Nations unies ont fait part lundi de leur inquiétude devant l'intensification des combats dans la région de Damas, à la veille de nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie. APS 

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