Projection du film Krim Belkacem en tamazight : un doublage qui séduit le public

La version en Tamazight, du long métrage Krim  Belkacem, du nom d´une des plus grandes figures de la guerre de Libération,  d’Ahmed Rachedi, projetée, samedi, à la cinémathèque de Tizi-Ouzou, en  présence du réalisateur, a globalement séduit le public qui était nombreux.

Le film coécrit par le commandant Azzedine et le journaliste Boukhalfa  Amazit et Ahmed Rachedi, d´une durée de 158 mn, et qui retrace les grandes étapes du parcours révolutionnaire de Krim Belkacem, une des figures emblématiques de la guerre de Libération, a été doublé en kabyle.

Durant les débats qui ont suivi la projection, des intervenants ont  déclaré avoir apprécié la qualité de la langue utilisée et la fluidité des  expressions, même si certains ont déploré l’emploi de termes qui n’étaient  pas d’usage en Kabylie, durant les années 1950 à 1960 (période de  déroulement des événements retracées dans le film), tel que  "Azul", "Akabar"  et "Tagrawla".

Sami Allam qui a interprété le rôle principal dans le film et qui a dirigé  le collectif de doublage, a expliqué que lui-même souhaitait rester dans le  parler de l’époque, mais sur insistance de quelques membres du collectif,  il a  toléré l’introduction de quelques mots nouveaux, en veillant à ce  qu’ils soient justement dosés sans être envahissants. 

"C’est aussi un clin d’úil que nous avons voulu faire à Tamazight", a-t-il  soutenu.

Il a également soulevé le problème de manque de comédiens professionnels  kabyles et de moyens techniques. Beaucoup parlent de tamazight mais  personne ne met la main à la poche pour investir et contribuer à la  promotion de cette langue, a-t-il regretté en relevant qu'"il est très  difficile de faire un doublage en l’absence de studios spécialement conçus  à cet effet".

Mohand Ouamer Oussalem, membre du collectif de doublage et qui a prêté sa  voie au colonel Amar Ouamrane dans cette production cinématographique, a  indiqué que l’introduction de ces mots qui n’étaient pas utilisés à  l’époque, ne fait aucunement entorse à l’Histoire et aux événements  rapportés dans le film, a-t-il expliqué.

L’assistance a également posé des questions au réalisateur sur le choix de  certaines étapes du parcours de Krim Belkacem au détriment d’autres,  voulant savoir s’il a été censuré où recouru à l’autocensure. 

A ce propos Ahmed Rachedi a répondu que "la censure vient du fait qu’il y  a peu d’archives et d’éléments écrits sur certains faits historiques".

Il a également souligné l’existence d’approches contradictoires entre les  historiens, les compagnons, et les proches de Krim Belkacem, alors, a-t-il  dit, souvent "nous ne savons pas à quelle version nous fier". 

M. Rachedi a aussi insisté sur la difficulté de comprimer 16 années du  parcours révolutionnaire de Krim en deux heures de film.

Le long métrage de Krim Belkacem produit par le ministère des  Moudjahidine, met en exergue les grandes étapes du parcours de ce héro,  notamment, son rôle dans le déclenchement de la Révolution le premier  novembre 1954, sa participation au congrès de la Soummam le 20 août 1956 et  sa présidence de la délégation du Gouvernement provisoire de la République  algérienne (GPRA) aux négociations qui ont abouti aux accords d’Evian le 19  mars 1962 

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