Walid Mouallem : "les premières informations sur l’attaque chimique affluent avant les frappes syriennes"

Les premières informations sur l’attaque chimique du 4 avril ont commencé à affluer quelques heures avant la frappe réalisée par les Forces aériennes syriennes, selon le ministre syrien des Affaires  étrangères, Walid Mouallem.

"Les premières informations faisant état d’une attaque chimique sont arrivées quelques heures avant que l’aviation syrienne ne réalise le 4 avril sa première frappe sur un entrepôt de munitions du groupe terroriste Front al-Nosra", a déclaré ce jeudi le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, lors d’une conférence de presse à Damas, selon des sources médiatiques.

"L’annonce de ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun dans la province  d'Idlib, est arrivée à 6h00, alors que la première frappe des Forces aériennes syriennes sur un entrepôt de munitions du groupe terroriste Front al-Nosra, contenant des armes chimiques, a été effectuée à 11h30", a expliqué le ministre syrien.

Moscou a mis en garde contre les conclusions hâtives au sujet de l'attaque meurtrière de Khan Cheikhoun en Syrie, imputée à Damas qui dément cette accusation, l'assimilant à "une campagne de propagande contre l'armée syrienne", au moment où l'opposition peine à s'imposer dans ce pays. Damas ne détient plus d'armes chimiques depuis 2014, date à laquelle les armes chimiques syriennes avaient été détruites en mer sous contrôle d'experts américains.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni mercredi en urgence à propos de ce drame, a repoussé le vote d'une résolution contre le gouvernement syrien, en raison d'un bras de fer entre les Occidentaux et la Russie au sujet de l'auteur de cette attaque qui a fait au moins 80 morts et près de 200 blessés dans la province d'Idleb. Le projet de résolution sur "l’attaque chimique contre la ville syrienne de Khan Cheikhoun soumis par les Etats-Unis et d'autres pays est basé sur de fausses informations", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.

"Le 4 avril, l’aviation syrienne a frappé un entrepôt terroriste abritant des substances toxiques près de la ville de Khan Cheikhoun. Ce fait a été immédiatement instrumentalisé par +des médias engagés+ pour accuser le gouvernement syrien d’utiliser des armes chimiques contre son peuple", a-t-elle dit.

Au sein du Conseil de sécurité de l'Onu, deux visions s'opposent. Moscou juge "inacceptable en l'état" le projet de résolution en question, le qualifiant de "catégoriquement inacceptable" car "son défaut est d'anticiper les résultats de l'enquête et de désigner des coupables".

Dans l'autre camp, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, Nikki Haley, a déclaré que si des représailles n'étaient pas décrétées contre la Syrie suite à "l'attaque chimique", ils devraient agir par eux-mêmes. APS        

Monde, Asie