Un attentat terroriste frappe le cœur de la France qui s’apprête à élire un Président

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Un attentat terroriste a frappé, jeudi soir, le cœur de la France, en plein Paris, deux jours après que les services de sécurité aient déjoué une tentative et à la veille de la fin de la campagne électorale pour l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu dimanche.

Un policier a été tué et deux autres blessés par balles ainsi qu’une passante sur les Champs-Elysées, l’une des plus belles avenues du monde très fréquentée par les touristes, aux environs de 21 heures. L'agresseur, dont l'identité est connue et vérifiée, selon le procureur de la République de Paris, François Molins, a été abattu.

Alors que le pays s’apprête à élire son président de la République, Paris est encore une fois ciblée par un acte terroriste, revendiqué par l’organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique», dix-sept mois après les tragiques attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés et neuf mois après l’attentat de Nice dont le bilan s’est établi à plus de 80 morts.

L'assaillant qui a ciblé des policiers est connu des services de police, mais n’était pas sous le coup d’un fichier S (pour Sûreté de l’Etat). Il avait déjà été condamné, en 2005, à quinze ans de prison pour tentatives d’homicide volontaire sur un policier, un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci, en Seine-et-Marne.

Visé par une enquête antiterroriste, il avait également été arrêté le 23 février, mais il avait été remis en liberté par la justice faute de preuves suffisantes, selon des enquêteurs cités par la presse.

Dans la soirée, le président François Hollande a affirmé, à l’issue d'une réunion de crise, que «ces faits sont des faits terroristes».

A cet effet, le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête en confiant les investigations à la section antiterroriste de la brigade criminelle du 36, Quai des Orfèvres (SAT) ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Vendredi matin, une réunion du Conseil de défense a été convoquée par le président français.

Après les affaires de justice touchant deux des onze candidats qui ont marqué la campagne électorale pour la présidence, c’est au tour du terrorisme qui a totalement éclipsé jeudi soir le dernier débat politique diffusé en direct par la chaîne publique France 2.

Les services de sécurité, en charge de la lutte antiterroriste, sont sur le qui-vive par crainte d’attentats terroristes durant la campagne électorale et le scrutin. D’ailleurs, les candidats à la présidentielle bénéficient d’une sécurité renforcée, après la découverte mardi d’un projet d’attentat pendant la campagne.

Plus de 50.000 policiers, gendarmes et militaires seront déployés lors de chaque tour de l’élection présidentielle sur l’ensemble du territoire français afin de permettre au scrutin de se dérouler dans les meilleures conditions de sécurité et de sérénité possibles, avait indiqué Matthias Fekl, ministre de l’Intérieur.

Commentant cet attentat mortel, des analystes ont estimé, à travers les médias, que la symbolique est double. D’abord, il est intervenu en pleine émission politique et il a ciblé surtout des membres en charge de la sécurité des citoyens dans une situation où l’état d’urgence est en vigueur.

Pour d’autres observateurs, cette attaque terroriste laissera sans doute un impact sur le déroulement de l’élection présidentielle mais, pensent-ils, il est forcément imprudent d'affirmer qu'elle influencera l'électeur de façon déterminante.

 

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