
Le secrétaire général de l'Alliance atlantique (OTAN), Jens Stoltenberg, a offert mercredi l'appui de son organisation au gouvernement libyen d'union nationale pour l'aider à mettre en place les institutions nationales de défense et à lutter contre le terrorisme.
"L'OTAN est prête à aider la Libye à construire des institutions de sécurité et de défense efficaces, à renforcer sa capacité à lutter contre le terrorisme et à créer des conditions propices à la paix", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre libyen Fayez Al Sarraj au siège de l'organisation à Bruxelles.
L'appui de l'OTAN à la Libye pourrait se traduire par "des conseils sur la création d'un ministère de la Défense moderne, d'un Etat-major militaire et de services de renseignement et de sécurité, dirigés par des civils", a précisé le chef de l'OTAN.
Rappelant que son organisation soutient déjà l'opération Sophia de l'UE en Méditerranée sur le plan logistique et d'échange d'informations, Jens Stoltenberg a affirmé que l'OTAN pourrait aussi appuyer les efforts de l'UE pour soutenir les Garde- côtes et la Marine libyens si l'Alliance est sollicitée.
"Cela pourrait contribuer à mettre la Méditerranée à l'abri de la contrebande et de l'activité terroriste, une priorité stratégique tant pour l'OTAN que pour nos partenaires en Afrique du Nord", a-t-il estimé.
Il a réitéré également le soutien de l'OTAN au gouvernement libyen d'union nationale en tant que "que seul représentant du peuple libyen", saluant les "progrès accomplis" par ce gouvernement dans la lutte contre "les groupes radicaux", notamment contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech/EI) à Syrte.
Toutefois, il a estimé que la Libye "continue à faire face à de graves problèmes politiques et sécuritaires", soulignant "l'urgence d'une solution politique à la crise".
De son côté, le Premier ministre libyen Fayez Al Saraj s'est "réjoui" du renforcement de la coopération avec l'OTAN en vue de parvenir à un accord entre les différentes institutions pour faire face au défi du terrorisme.
"L'OTAN est l'une des institutions sur lesquelles nous comptons pour renforcer nos capacités (sécuritaires), lutter contre le terrorisme, et contre d'autres phénomènes, notamment la migration illégale", a-t-il souligné.
Interrogé sur la coopération avec la Russie, le Premier ministre libyen a estimé que la priorité doit être accordée à la "réunification des institutions militaires libyennes" pour pouvoir "combattre le terrorisme".
Evoquant l'ouverture des eaux territoriales libyennes aux opérations Sophia de l'UE et "Sea Guardian" de l'OTAN, Fayez Al Saraj a reconnu que la question a été abordée lors des discussions avec le chef de l'Alliance atlantique.
Cependant, il a affirmé que la question relève de "la souveraineté nationale", mettant l'accent sur la nécessité qu'"il y ait un accord entre la marine libyenne et les autres parties" qui souhaitent cette ouverture.
"Nous devons, d'abord, moderniser la marine libyenne et sa flotte", a-t-il fait remarquer, estimant que "l'OTAN est prête" à aider la Libye sur ce plan. APS