
Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis a défendu jeudi l'idée d'un accord sur le Brexit profitable à la fois à l'Europe et au Royaume-Uni, en particulier dans le domaine clé des services financiers.
"Notre but n'est certainement pas de punir le Royaume-Uni", a déclaré le commissaire dans un entretien accordé au quotidien britannique des affaires City AM, avant d'entreprendre une visite à Londres, jeudi et vendredi.
"Nous devons respecter le choix des électeurs britanniques et comme je l'ai dit nous aborderons certainement les négociations dans le but de trouver un accord qui soit bénéfique pour tous: bénéfique à l'UE des 27 et au Royaume-Uni", a expliqué M. Dombrovskis, chargé entre autres des services financiers.
M. Dombrovskis s'exprimait alors que le parlement britannique est sur le point de donner son feu vert au gouvernement pour qu'il lance d'ici fin mars les négociations formelles sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Dans un discours fondateur tenu mi-janvier, la Première ministre britannique Theresa May s'est prononcée clairement pour un "Brexit dur" qui passera par la sortie du marché unique, avec des conséquences pour l'ensemble des secteurs économiques, en particulier les puissants services financiers de Londres.
Les propos du représentant de Bruxelles ont là également été plutôt accommodants, expliquant que la Commission européenne examine les options qui permettent aux services financiers britanniques de conserver des liens étroits avec les membres de l'UE une fois que le Royaume-Uni aura quitté le marché unique et perdu l'accès au passeport financier.
La perte du passeport financier, qui permet aux établissements établis à Londres de proposer leurs services partout en Europe, a conduit nombre de banques à réfléchir au déplacement de certaines activités et des emplois qui vont avec dans d'autres centres européens.
"L'équivalence (des réglementations financières, ndlr) est certainement une des options que nous regardons. Une autre bien sûr aussi pour l'industrie est de s'assurer d'une présence suffisante dans l'UE pour garder le passeport européen", selon le vice-président de la Commission.
M. Drombrovskis s'attend par ailleurs à ce que "la City continue à être un centre financier important", même s'il reconnaît que la Commission, avec la Banque centrale européenne (BCE), pourrait envisager de priver la place de
Londres des activités de compensation en euros, qui permettent de s'assurer de la sécurité des transactions financières réalisées en devise européenne.