Conflit palestino-israélien : après les déclarations de Trump, l’ONU réitère la solution à deux Etats

La solution à deux Etats reste la «seule voie» pour répondre au conflit israélo-palestinien, a affirmé jeudi l'émissaire des Nations unies pour la paix au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, devant le Conseil de sécurité. 

Le Conseil discutait du conflit israélo-palestinien au lendemain d'une déclaration du président américain Donald Trump qui s'est écarté d'une position diplomatique de plusieurs décennies en estimant qu'une solution à deux Etats --à savoir un Etat de Palestine coexistant en paix avec Israël-- n'était pas la seule possible dans le cadre d'un accord de paix.

«La solution à deux Etats reste la seule voie pour satisfaire les légitimes aspirations nationales des deux peuples», a au contraire affirmé Nickolay Mladenov devant le Conseil de sécurité.

« L’absence d’une stratégie claire pour la paix est une stratégie en soi »
«Certains peuvent nourrir l'illusion que le conflit peut être +géré+ indéfiniment», a-t-il relevé. Et «que l'absence de stratégie claire pour faire progresser la paix est une stratégie en soi».

L'émissaire de l'ONU a également exhorté Israéliens et Palestiniens à «envisager l'avenir avec attention», car il pourrait, a-t-il mis en garde, être «construit sur un conflit sans fin.»        

Le Royaume-Uni, la France et la Suède ont réaffirmé jeudi leur soutien à la formule à deux Etats.

«Il est très dangereux de s'écarter de l'idée de solution à deux Etats, en particulier avant d'avoir quelque chose de viable comme alternative», a commenté l'ambassadeur suédois Olof Skoog, dont le pays a d'ores et déjà reconnu l'Etat palestinien. «Nous ne voyons actuellement pas d'alternative viable», a-t-il dit à la presse, avant la réunion du Conseil.

Matthew Rycroft, ambassadeur britannique, a assuré que son gouvernement «continue de penser que la meilleure solution pour la paix au Proche-Orient est la solution à deux Etats».

Son homologue français, François Delattre, a partagé la position suédoise.   

La France juge «très confuse» la position américaine
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé jeudi que le positionnement des Etats-Unis sur le conflit israélo-palestinien restait «très confus et préoccupant», à l'issue d'un entretien avec son homologue américain Rex Tillerson.

«J'ai tenu à rappeler que pour la France il n'y a pas d'autre option que la perspective de deux Etats. L'autre option (sans deux Etats, ndlr) que Tillerson a évoquée n'est pas réaliste», a déclaré Jean-Marc Ayrault, évoquant un positionnement «très confus et préoccupant».

Les déclarations contradictoires de Washington
En faisant cette dernière déclaration, Donald Trump venait de s’écarter d'une position diplomatique de plusieurs décennies et a semé le trouble sur ses intentions.

Mais jeudi, son ambassadrice à l'ONU, a envoyé un message contradictoire, ajoutant à l'impression de cacophonie. Nikki Haley a affirmé que Washington soutenait «absolument» la solution à deux Etats.        

De façon plus générale, le ministre français, qui a rencontré son homologue américain pendant une demi-heure en marge d'une réunion du G20 à Bonn (Allemagne), a jugé avoir «un peu plus de précisions» sur les orientations de la diplomatie américaine, même s'il reste «beaucoup de choses à approfondir». 

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