Syrie : les forces gouvernementales en passe de reprendre le contrôle total de Homs

Les forces gouvernementales syriennes étaient dimanche en passe de reprendre le contrôle total de Homs après un accord entre les belligérants, des centaines d'insurgés  et leurs familles ont commencé à sortir samedi de la ville.

L'évacuation, qui devrait aboutir à la sortie de milliers d'insurgés essentiellement, s'étalera sur  au moins six semaines en vertu d'un accord conclu en début de semaine sous l'égide de la Russie.

Waer, dernier quartier insurgé de la troisième ville de Syrie (centre), suit l'exemple de nombreux  fiefs perdus par les groupes armés, après des accords ponctuels conclus avec le gouvernement syrien ces derniers mois.

Des véhicules russes étaient postés aux abords de Waer, assiégé durant trois ans par les troupes  gouvernementales.

L'opération intervient quelques jours avant un nouveau round de négociations prévu le 23 mars sous  l'égide de l'ONU entre opposition et gouvernement qui se trouve dans une position de force après ses  multiples victoires sur le terrain.

Appuyée par les frappes de l'aviation russe, l'armée syrienne a chassé les rebelles de nombreux  fiefs, remportant en décembre sa plus importante victoire dans la guerre avec la reprise totale d'Alep, deuxième ville de Syrie.

Selon l'accord, des troupes russes -entre 60 et 100 hommes- doivent se déployer à Waer pour veiller à son application et à la sécurité des habitants encore présents ou de ceux voulant y retourner.

Entre 400 et 500 rebelles et civils doivent partir samedi, selon le gouverneur de Homs, Talal  Barazi. "Il ne restera plus de rebelles ni d'armes à Homs", a-t-il indiqué.

"La police militaire russe sera chargée d'accompagner les rebelles et de les emmener vers" le nord  syrien, a-t-il dit, cité par l'AFP.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 12.000 personnes au total, dont 2.500  rebelles, doivent quitter Waer.

La plupart des rebelles ont été chassés de la ville en 2014, après deux ans de bombardements  intenses et d'un siège asphyxiant imposé par les troupes gouvernementales. Mais Waer était resté  sous contrôle rebelle et a été soumis ces derniers mois à des frappes aériennes intenses.

Les personnes évacuées devront se rendre notamment à Jarablos, dans la province septentrionale  d'Alep, ou encore dans celle d'Idleb, dernier grand bastion des insurgés en Syrie.

Le gouvernement veut à tout prix reprendre les derniers bastions rebelles dans la province de Homs  comme Talbissé, Houlé et Rastane mais surtout dans la province voisine de Damas, comme la région de  la Ghouta orientale.

Toutes les négociations de paix ne sont pas parvenues jusqu'à présent à mettre un terme à une  guerre qui a fait plus de 320.000 morts et des millions de réfugiés en six ans.

 

L'absence de l'opposition armée à Astana montre que certains Etats veulent un enlisement du  conflit-

Dans ce contexte, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov s'est félicité, samedi,  de l'avancée réalisée lors des pourparlers d'Astana sur la Syrie, estimant toutefois que la non-participation de l'opposition armée à la dernière réunion tenue dans la capitale kazakhe démontre  qu'il y a "certains Etats qui ne désirent pas un règlement" au conflit syrien.

Dans un entretien téléphonique avec son homologue français Jean-Marc Ayrault, le Chef de la diplomatie russe a noté que "la non  participation de quelques groupes de l'opposition armée à la dernière réunion d'Astana dévoile les  tentatives continues de certains pays  d'entraver une solution pacifique au conflit syrien."

Le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir dans un communiqué que les deux ministres se sont mis d'accord pour renforcer  leur coopération sur le dossier syrien, y compris dans la préparation du prochain round des  pourparlers inter syriens à Genève prévu le 23  mars.

Jeudi dernier, la porte-parole du MAE russe, Maria Zakharova avait assimilé le refus de  l'opposition armée de prendre part aux  pourparlers d'Astana-3 à une tentative de torpiller le processus de paix, aussi bien celui d'Astana  que celui de Genève, "mais sans  succès", a-t-elle dit.

Les représentants de l'opposition armée avaient annoncé le 16 mars dernier que leur délégation  n'allait pas participer à la réunion  d'Astana-3 tenue les 14 et 15 mars.

Le troisième round des négociations s'est tenu en présence des délégations du gouvernement de  Damas, de l'opposition syrienne et des  pays médiateurs - Russie, Iran et Turquie. L'objectif consistait à "dresser une carte unique  reflétant le déploiement de combattants  extrémistes en Syrie", selon la presse russe. Les négociations devaient également porter sur la mise  en place de la commission constitutionnelle et d'un groupe de travail pour échanger des prisonniers de guerre. APS

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