Le gouvernement syrien prêt à une trêve à Khan Cheikhoun pour une enquête

Le gouvernement syrien est prêt à instaurer un cessez-le-feu à Khan Cheikhoun, victime début avril d'une attaque chimique présumée, si des experts internationaux y sont envoyés pour enquêter, a annoncé lundi l'armée russe.

"La Syrie est prête à introduire un moratoire total sur les actions de ses forces armées, de son aviation et de son artillerie dans cette zone afin d'assurer la sécurité d'une mission d'experts à Khan Cheikhoun", dans la province d'Idleb (nord-ouest), a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Le gouvernement syrien est prêt à prendre cette décision à la demande de la Russie, précise le communiqué.

"Nos collègues syriens ont également confirmé leur volonté d'assurer les conditions de sécurité nécessaires pour le travail d'une mission spéciale d'experts à l'aérodrome de Shayrat" utilisé par les forces gouvernementales et frappé en avril par des missiles américains, souligne le ministère russe.

Une attaque chimique présumée a fait le 4 avril 87 morts, dont 31 enfants, à Khan Cheikhoun, une petite ville contrôlée par des rebelles et des groupes terroristes dans la province d'Idleb.

La Russie et l'Iran ont demandé la semaine dernière à l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) de mettre en place une nouvelle équipe chargée d'"établir si des armes chimiques ont été utilisées à Khan Cheikhoun et comment elles ont été livrées sur le site de l'incident présumé".

Mais cette initiative ne tenait pas compte de l'enquête de l'OIAC déjà en cours et a été rejetée par l'organisation.

Moscou et Téhéran demandaient également aux enquêteurs de se rendre sur la base aérienne de Shayrat, frappée par les Etats-Unis après l'attaque chimique présumée du 4 avril, pour "vérifier les allégations concernant le stockage d'armes chimiques" à cet endroit.

Lundi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dit espérer que "l'OIAC enverra finalement (...) ses spécialistes à Khan Cheikhoun et à l'aérodrome et que tout sera transparent", lors d'une conférence de presse avec son homologue européenne, Federica Mogherini.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il y a eu cinq morts dont un enfant et plusieurs blessés graves lundi en raison de bombardements aériens sur Khan Cheikhoun. APS 

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