La pièce théâtral "8 mai 1945", produite par la coopérative Imesdourar du village Ait Lahcene de la commune d’Illoula Oumalou (50 km à l'est de Tizi-Ouzou), dont la générale a été jouée, jeudi, au théâtre régional Kateb Yacine, a charmé le public qui a longuement applaudi les comédiens.
Cette nouvelle production théâtrale de 54 minutes, réalisée par Lyes Mokrab, et interprétée dans le cadre de la commémoration de la sanglante répression des Algériens lors des manifestations du 8 mai 1945, revisite ces tragiques événements à travers l’histoire de deux frères, Akli et Idir, et de Aldjia, la fiancée de ce dernier.
La pièce, jouée en tamazight par neuf comédiens, s’ouvre sur un bref rappel de la vie des Algériens durant la période qui a précédé le 8 mai 1945.
Un vendeur de fleurs, un cordonnier, un vendeur de journaux et une mendiante, résument ainsi la misère dans laquelle se débattait le peuple sous le joug colonial. Avec la victoire des Alliées sur l’Allemagne nazie, Idir et un groupe de villageois se réunissent pour organiser une manifestation le 8 mai 1945 et exiger l’indépendance de l’Algérie.
Akli, un supplétif de l'armée coloniale (harki), s’oppose à cette action et se dispute avec son frère, Idir, qui lui reproche son alliance avec l’ennemi, et qui finit par le tuer lors d’une violente dispute. Il est, à son tour, abattu par l’armé française. Aldjia qui a assisté à l’assassinat de son fiancé sombre dans la folie.
Les évènements du 8 mai éclatent, les Algériens manifestent dans la rue et réclament l’indépendance de l’Algérie: la France répond par la répression en tirant sur la foule tuant 45.000 Algériens.
Le réalisateur a opté pour un décor interchangeable, qui permettait de passer d’une scène à une autre, entre les différents tableaux. Des effets sonores subtilement introduits, permettaient de créer une ambiance de rue et de cour d’école. La musique est un mélange d’extraits de chansons d’Edith Piaf, de Cherif Kheddam et de la musique de Ahmed Malk du célèbre film "L'Incendie", adapté du roman de Mohamed Dib.