Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, animée vendredi à la résidednce Djenane El Mithak, Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat et directeur de cabinet à la présidence de la République, a dressé le bilan de trois semaines marathoniennes des larges consultations autour du projet de la révision de la loi fondamentale du pays, avant de se prêter au jeu des questions-réponses de la presse nationale.
A bout de trois semaines de discussions auxquelles 75 partenaires ont pris part, Ahmed Ouyahia a d’emblée affirmé qu'un « consensus » autour de la révision de la Constitution était possible, rappelant que l'objectif du Pouvoir était de rassembler tous les Algériens dans le cadre de la Constitution et des lois.
L’agenda du ministre d’Etat est riche en rencontres puisque jusqu’au 8 juillet, il aura à rencontrer 65 personnes en 46 rencontres dont 30 partis, 19 associations et 6 compétences nationales, tous des juristes spécialisés en droit public et droit constitutionnel.
Il a rappelé qu’un nombre d’invités ont repossé l’offre de la Présidence à savoir 12 partis et un panel de personnalités.
Dans le sillage de ces données chiffrées, M. Ouyahia a souligné que l’opportunité de ces consultations autour du projet de la révision constitutionnelle en disant que le chapitre de la Constitution s’inscrit dans le prolongement des réformes annoncées par le président de la République en 2012. Des réformes ayant débuté avec des consultations menées par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, suivies par des consultations exclusivement politiques menées en 2014 par le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
L’orateur a ajouté que ces consultations ont abouti à une synthèse paraphée par des experts désignés par le chef de l’Etat pour élaborer des réflexions allant dans le sens de rédiger une mouture du projet constitutionnel.
Ce projet nécessitait, selon Ahmed Ouyahia, les avis de politiques et spécialistes, d’où la nécessité d’élargir les consultations à des universitaires et à tous les segments de la classe politique.
Affirmant qu'il n'y a aucun préalable, Ahmed Ouyahia a rappelé que la porte de la Présidence est toujours ouverte et que l'enrichissement du projet est le bienvenu pour aboutir le plus possible à une constitution consensuelle.
"Une Constitution consensuelle est possible à une seule condition: la bonne intention de tous et la confiance en ce processus consultatif qui n'engage en rien les boycotteurs où opposants", a-t-il précisé ajoutant que l'objectif n'est désormais pas celui : qui gouverne mais plutôt où va-t-on ?
M. Ouyahia s'est, par ailleurs, félicité de la participation "claire et effective" du parti du Front des forces socialistes (FFS) à ces consultations soulignant que sa rencontre avec le premier Secrétaire Ahmed Betatache et d'autres dirigeants du parti "était très riche et a montré que le dialogue avec l'opposition était possible. Elle a également reflété une attitude politique civilisée".
Dans ce contexte, M. Ouyahia a indiqué avoir chargé les partis politiques de l'opposition ayant accepté de participer aux consultations de "transmettre l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à venir à tout moment pour prendre part à ces consultations", car il s'agit de pouvoir parvenir à un résultat dans un cadre consensuel.
"Le pouvoir n'est pas contre la conférence du consensus national que prône le FFS", a rappelé M. Ouyahia affirmant que "les partis politiques, les acteurs de la société civile et les personnalités pro-pouvoir ont toute la latitude de participer ou non à cette rencontre".
La conjoncture actuelle en Algérie, confortée par la sécurité et la stabilité socio-économique, "encourage tout un chacun à oeuvrer de concert à poursuivre la marche d'édification de l'Algérie, d'autant que les véritables enjeux d'aujourd'hui concernent essentiellement le destin de tout un peuple face à une crise mondiale qui dévoile à chaque fois une nouvelle facette de sa féroicité", a-t-il rappelé.