Israéliens et Palestiniens se retrouveront dimanche au Caire pour des négociations indirectes en vue d'un cessez-le-feu permanent à Ghaza, après un mois d'agression israélienne dévastatrice.
A la veille des pourparlers, le territoire palestinien dévasté par les bombardements israéliens depuis le début de l'agression militaire le 8 juillet, était samedi à son sixième jour consécutif de trêve.
Les négociateurs israéliens et palestiniens vont tenter de s'entendre sur un cessez-le-feu durable. Côté palestinien transparaissait une confiance prudente dans les chances d'un accord empêchant que reprenne un bain de sang qui a tué près de 2.000 Palestiniens, en majorité des civils.
Azzam al-Ahmad, chef de la délégation palestinienne et dirigeant du Fatah, faisait état samedi de progrès laissant espérer une trêve persistante et non pas seulement une nouvelle reconduction de quelques jours du cessez-le-feu en place.
"Nous avons grand espoir qu'un accord intervienne très prochainement, avant la fin de la trêve, et peut-être même très vite, pour un cessez-le-feu permanent", a-t-il dit à l'AFP.
"Nous pouvons parvenir à un accord si la partie israélienne accède à toutes les exigences de la délégation palestinienne unifiée, en particulier l'arrêt de toute agression contre notre peuple, de la guerre contre Ghaza et la levée complète" du blocus, a dit à l'AFP un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
La délégation palestinienne comprend des membres du Hamas, du Jihad islamique et du Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Consultations indirectes
Les discussions indirectes entre Palestiniens et Israéliens qui recommenceront dimanche au Caire, sous la médiation égyptienne, devraient tourner autour d'une proposition égyptienne qui, selon un document cité par l'AFP, instaurerait un cessez-le-feu permanent et inviterait à de nouveaux pourparlers dans un mois.
A l'ordre du jour, des questions épineuses comme l'ouverture d'un port et d'un aéroport réclamée par les Palestiniens mais à laquelle les Israéliens rechignent, ou la libération de détenus palestiniens par Israël.
Les discussions menées jusqu'alors au quartier général des renseignements égyptiens ont conduit à un premier cessez-le-feu instauré lundi et reconduit jeudi pour cinq jours. Les délégués sont rentrés ensuite chez eux pour consultations.
La levée du blocus primordiale
La levée du blocus qu'Israël impose strictement à Ghaza depuis 2007 et qui asphyxie l'économie du territoire est une exigence palestinienne primordiale.
Le document égyptien reste vague sur le sujet, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts.
Israël accepte globalement de traiter avec l'Autorité palestinienne, censée administrer la Cisjordanie et Ghaza dont le Hamas a pris le contrôle en 2007. Les rivaux palestiniens à la faveur d'un accord de réconciliation ont convenu de former un gouvernement d'union.
Les différentes informations en provenance du Caire font état de projets de réhabilitation et de développement de Ghaza sous supervision internationale, ainsi que de la réouverture du point de passage de Rafah avec l'Egypte, la seule ouverture du territoire sur le monde extérieur qui ne soit pas sous contrôle israélien.
Cette réouverture est une autre attente importante des Palestiniens. Pour favoriser un accord avec Israël, qui dit craindre l'entrée d'armes, l'Union européenne s'est dite prête à ranimer et élargir la mission EUBAM engagée en 2005 à Rafah, où 70 officiers européens participaient au contrôle des personnes et des marchandises. La mission a été suspendue en 2007.
Des policiers européens pourraient aussi entraîner des policiers et des douaniers de l'Autorité palestinienne.
"Revenir au statu quo d'avant le conflit n'est pas possible", a estimé l'UE pour qui tout cessez-le-feu durable doit donc s'accompagner d'une levée du blocus.