L'approfondissement des recherches sur la Numidie et ses symboles pour dégager de nouvelles pistes d'études archéologique, historique, linguistique et culturelle sur l'Afrique du Nord, à partir de réflexions entre chercheurs algériens et étrangers, forme la pierre angulaire du colloque sur Massinissa qui débutera samedi à Constantine.
Placé sous le thème "Massinissa: au cœur de la consécration d'un premier Etat numide", le colloque, premier du genre, se tiendra du samedi au lundi au centre culturel M'hamed-Yazid d'El Khroub, ville de l'est algérien connue par son site archéologique qui abrite Soumâa El Khroub, considérée par les archéologues comme le tombeau du premier roi amazigh de la Numidie unifiée, Massinissa.
Pas moins de 22 conférences thématiques sur la situation géopolitique en Afrique avant Massinissa, son apport à l'émergence d'un grand Etat numide et sur les données archéologiques et la valorisation du savoir de l'époque, seront animées par des historiens, archéologues et universitaires d'Algérie des Etats-Unis, de Tunisie et d'Italie, entre autres.
Le colloque, organisé par le Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA), représente une opportunité pour tenter de "combler les lacunes auxquelles se heurtent les générations actuelles sur l'histoire de la Numidie" et de lancer un "vaste chantier scientifique pour une meilleure maîtrise de l'histoire culturelle, sociale et politique de l'Afrique du Nord et particulièrement durant la période numide", explique le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad.
"Pour aborder avec sérénité le futur, il est primordial de connaître le passé, ses dates, ses symboles et ses figures. Le colloque sera l'occasion pour la réappropriation de notre patrimoine archéologique, historique, linguistique et culturel", a ajouté M. Assad en mettant en avant l'importance de la connaissance de l'histoire et du devoir de transmission.
"L'Algérie a plus que jamais besoin de convoquer son histoire aussi lointaine soit-elle, de l'interroger et de l'explorer. Avec ce colloque, nous aspirons à entamer une réflexion sur les pistes scientifiques et archéologiques inédites en favorisant le partenariat et le travail en réseau", a-t-il indiqué, soulignant l'importance d'introduire de nouveaux axes de recherche sur ce chapitre de l'histoire de l'Afrique du Nord.
"Massinissa est plus que jamais d'actualité. Avec les conférenciers que nous avons invités, nous allons sûrement comprendre que l'Algérie doit s'inspirer de son histoire lointaine, notamment, des fondements de l'Etat numide, pour pouvoir se projeter vers l'avenir", a estimé M. Assad.
Né vers 238 av. J.-C dans la tribu des Massyles, Massinissa a régné pendant un demi-siècle avant de mourir en début janvier 148 av. J.-C. à l'âge de plus de 90 ans. Il est célèbre par son cri "L'Afrique aux africains!".
Le projet de la restauration de son tombeau, pourtant classé patrimoine national, tarde à se réaliser malgré que son lancement remonte à 1999 et auquel une enveloppe de 19 milliards de centime a été consacrée.