L'extrême difficulté à endiguer la propagation du virus Ebola, contre lequel il n’existe actuellement, ni vaccin, ni remède, est en train d’insinuer un sentiment de crainte parmi les pays occidentaux, en particulier, dont des ressortissants infectés par l’épidémie sont décédés.
L’Espagne, où deux personnes ayant contracté la maladie en Afrique sont décédées et où une infirmière ayant été en contact avec deux missionnaires infectés a été déclaré positive au virus, a obligé à hospitaliser, « par précaution », quatre personnes l’ayant approché.
Les autorités sanitaires Espagnoles ont, en outre, identifié une cinquantaine de personnes potentiellement exposées et continuent d’enquêter pour en identifier d'autres, la soignante ayant présenté des symptômes le 30 septembre et n'ayant été hospitalisée que le 6 octobre.
La Commission Européenne a demandé, lundi, des « éclaircissements » à Madrid estimant qu’ « il y avait un problème quelque part », les Etats membres de l'UE étant censés avoir mis en place des procédures coordonnées « pour prévenir l'entrée du virus dans l'Union », a déclaré l’un de ses portes parole, Frédéric Vincent
Au Royaume Uni, le Premier ministre, David Cameron, doit tenir, aujourd’hui, une nouvelle réunion de crise pour évoquer la lutte contre l'épidémie d'Ebola et coordonner les efforts du pays contre le virus.
En France, La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a souligné, aujourd’hui, à propos d’une éventuelle dissémination du virus que « le risque zéro n'existe pas », assurant que son pays était prêt à faire face à d’hypothétiques cas de malades sur son territoire.
« Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de cas, je dis le risque zéro n'existe pas, mais que nous sommes mobilisés », a-t-elle affirmé.
Devant la progression de la maladie dans les pays infestés (Libéria et Sierra Léone en particulier), la Suède a décidé, hier, d'allouer 105 millions de couronnes Suédoises supplémentaires à l'aide humanitaire pour contribuer à lutter contre le virus Ebola.
« L’ONU se concentre sur l'empêchement de la propagation de l'épidémie et la garantie que les personnes touchées soient soignées. La réussite nécessite que le monde travaille conjointement, d'une manière vigoureuse et coordonnée », a indiqué Isabelle Lövin, la ministre de la coopération internationale pour le développement.
Les Etats-Unis ont, pour leur part, annoncé qu’ils allaient instituer de nouvelles mesures de contrôle des passagers destinées à limiter le risque que des personnes infectées puissent entrer sur le sol Américain, ont indiqué, hier, les autorités sanitaires.
Depuis l'identification au Texas, il y a une semaine, du premier cas d'Ebola aux Etats-Unis, un Libérien arrivé le 20 septembre sans symptôme, des voix se sont élevées au Congrès et ailleurs dans le pays pour appeler à renforcer les contrôles.
Le gouvernement de Corée du Sud a, pour sa part, demandé aux pays les plus touchés par l'épidémie d'Ebola, à s'abstenir de dépêcher des délégations devant participer à la Conférence de l'Union internationale des télécommunications (UIT), qui s'ouvre le 20 octobre à Busan.
Ebola a eu, aussi, un effet sur la Bourse de Londres qui a entamé la séance d’aujourd’hui en baisse de 0,36%, inquiète de la faible croissance en zone euro et des risques liés à la propagation de cette épidémie.
« Le FMI y est allé fort hier dans son rapport sur l'économie mondiale, en évoquant la stagnation en zone euro et les risques d'Ebola pour diminuer ses prévisions de croissance », a expliqué Jonathan Sudaria, courtier chez London Capital Group.
L’industrie du voyage a commencé à souffrir de la crainte liée à la dissémination du virus Ebola. A la bourse de Londres la compagnie aérienne EasyJet décrochait de 2,88% à 1.349 pence et IAG (maison-mère de British Airways et Iberia) de 1,50% à 340,5 pence.
Le groupe de croisières d'agrément Carnival voyait, de son coté, son action se replier de 1,68% à 2.289 pence et le gérant hôtelier Intercontinental Hotels baissait de 1,52% à 2.210 pence.
La fièvre hémorragique Ebola a causé la mort de 3.439 personnes en Afrique de l'Ouest sur 7.478 cas enregistrés dans cinq pays (Sierra Leone, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal), signale un bilan de l'OMS arrêté au 1er octobre.
L'Afrique subsaharienne va conserver une croissance « robuste » de 5,1% en moyenne, cette année, et 5,8% en 2015, a estimé le Fonds monétaire international (FMI), hier, relevant toutefois que l'épidémie a « fait payer un lourd tribut économique à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone ».