Les flux financiers illicites exportés illégalement des pays émergents et en développement ont atteint un montant record, en 2012, y dépassant le volume de l'aide et des investissements, signale un rapport de Global Financial Integrity (GFI) publié, aujourd’hui.
Ces fuites de capitaux ont atteint 991,2 milliards de dollars en 2012, selon les dernières données disponibles, culminant à 6.600 milliards de dollars entre 2003 et 2012, indique le rapport de cette organisation non-gouvernementale Américaine.
« Ces flux de capitaux, dépassant le montant cumulé des investissements étrangers et de l'aide au développement, privent de près de 1.000 milliards de dollars par an les économies des pays pauvres ou à moyens revenus », a souligné le président de l'organisation, Raymond Baker.
« Plus alarmant encore est le fait que ces fuites de capitaux progressent au rythme inquiétant de 9,4% par an, soit deux fois plus vite que la croissance de l'économie mondiale », a ajouté le responsable de cette ONG.
Dans certaines régions, la fuite de capitaux s'est nettement accélérée en dix ans, grimpant au rythme annuel de 24,2% au Moyen Orient et en Afrique du Nord et de 13,2% en Afrique sub-saharienne.
Au total, indique la même source, sur dix ans, ces 6.600 milliards de capitaux échappés de ces pays pèsent 3,9% du PIB des économies émergentes relevant au passage qu’ils encouragent la corruption, le crime et l'évasion fiscale et qu’elles interviennent généralement à la faveur de facturations frauduleuses.