Les réserves de change de l'Algérie se sont établies à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014, "un niveau adéquat permettant à l'Algérie de faire face au choc externe", a indiqué, jeudi à Alger, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci.
M. Laksaci intervenait lors d'une réunion qui l'a regroupé, au siège de la Banque d'Algérie, avec les P-dg des banques et d'établissements financiers activant en Algérie pour leur exposer les récentes retombées de la chute des cours de pétrole sur la situation financière et bancaire du pays.
Les réserves de change étaient à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014, rappelle-t-on.
Le niveau des réserves de change de 185,273 milliards de dollars enregistré à fin septembre 2014 "reste adéquat pour permettre à l'Algérie de faire face au choc externe, d'autant que l'encours historiquement bas de la dette extérieure (3,666 milliards de dollars à fin septembre 2014) concourt à la solidité de la position financière extérieure nette", a souligné le gouverneur de la Banque centrale devant la communauté bancaire.
Il a également fait savoir que "le très faible endettement en devises des entreprises du secteur des hydrocarbures et des banques de la place contribuera à limiter les conséquences financières du choc externe".
Laksaci appelle les banques à respecter leurs obligations en commerce extérieur et change
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie a appelé les banques à respecter strictement leurs obligations pour les opérations de commerce extérieur et de change, afin de maintenir la stabilité financière de l'Algérie .
"Vu l'acuité probable du choc externe en 2015, il est attendu des banques le strict respect de leurs obligations, en tant qu'intermédiaires agréés, au titre des opérations de commerce extérieur et de change, dans le cadre de la convertibilité courante du dinar", a déclaré M. Laksaci lors d'une réunion qui l'a regroupé, au siège de la Banque d'Algérie, avec les P-dg des banques et d'établissements financiers activant en Algérie pour leur exposer les récentes retombées de la chute des cours de pétrole sur la situation financière et bancaire du pays
Au moyen du renforcement du contrôle des changes sur pièces et sur place, la Banque centrale veillera au respect par les banques du nouveau ratio engagements par signature rapportés aux fonds propres, a-t-il avisé.
Rappelant que ce ratio prudentiel a été ramené de quatre (4) à deux (2) seulement, avec effet à compter du 1er décembre 2014, M. Laksaci a relevé que cela visait "à contenir les risques liés à l'implication des banques dans le financement des importations dès 2015, afin de contribuer à préserver un niveau approprié de stabilité financière en Algérie face à un environnement économique mondial porteur de risques à la hausse".
A ce propos, il a fait savoir que les services de la Banque d'Algérie s'attacheraient, au cours de l'année 2015, à "accentuer la cadence des missions de contrôle" sur place auprès des banques et intermédiaires agréés, dédiées à la "vérification des dossiers de domiciliation des transactions courantes avec l'étranger".
Un accent particulier sera mis sur "les activités et les opérations d'importation à risque"
En outre, a-t-il encore avancé, un accent particulier sera mis sur "les activités et les opérations d'importation à risque", c'est-à-dire, celles réalisées à partir de certains pays dont les systèmes fiscal, douanier et anti blanchiment sont notoirement réputés pour leur laxisme et tolérance.
Plus encore, la BA procédera à une "évaluation approfondie" des dispositifs de contrôle interne des banques et intermédiaires agréés en vue de s'assurer de la conformité de leurs procédures internes en matière de traitement des opérations aux prescriptions réglementaires en vigueur, de la mise en place d'un cadre organisationnel adapté et de la disponibilité des moyens humains et matériels leur permettant d'assurer, dans les meilleures conditions, la réalisation des opérations.
Dans son exposé devant la communauté bancaire dans lequel il a abordé les développement récents sur les marchés mondiaux du pétrole, le gouverneur de la BA a souligné que l'Algérie, à l'instar des autres pays exportateurs de pétrole, subit le choc que connaissent les prix du baril à travers ses effets sur la balance des paiements et les finances publiques.
Les pays exportateurs de pétrole, selon M. Laksaci, devraient enregistrer une détérioration des soldes des comptes courants de leur balance de paiement ainsi qu'une contraction de leur marge de manoeuvre budgétaire, alors que les prix d'équilibre budgétaire sont souvent élevés.
Cette situation pourrait induire des effets négatifs sur les taux de croissance économique dans ces pays, a-t-il estimé tout en constatant que dans plusieurs pays exportateurs de pétrole, le niveau élevé du prix d'équilibre budgétaire témoigne de l'acuité de la vulnérabilité des finances publiques à la baisse tendancielle du prix du pétrole.