Les évènements de Sakiet Sidi Youcef, dont le 57ème anniversaire sera commémoré dimanche par l’Algérie et la Tunisie, sont une des leçons du passé qui ont forgé l’avenir commun des deux peuples, a estimé samedi Abdelhamud Aouadi, historien.
M. Aouadi, également président de l’association ‘‘Ma’athir Ethaoura’’, a considéré dans un entretien à l’APS, que le 8 février 1958 est ‘‘une occasion pour insister sur la profondeur des relations entre les deux peuples frères et voisins’’ et ‘‘pour rendre hommage aux sacrifices du combat commun et au sang versé sur l’autel de la liberté’’.
Les citoyens et les moudjahidine de la wilaya de Souk Ahras, en particulier dans les communes frontalières de Lahdadda, d’Ouled Moumène et de Lakhdara refusent d’oublier les évènements de Sakiet Sidi Youcef, marqués par les exactions commises par la machine de guerre coloniale au motif du prétendu ‘‘droit de poursuite’’.
M. Aouadi a rappelé que le carnage de Sakiet Sidi Youcef a eu lieu après que la France coloniale eut décidé, après la mort de 16 de ses soldats et la mise hors de combat de quatre autres faits prisonniers lors de la bataille de Djebel Ouasta, le 11 janvier 1958, d’opérer des représailles en faisant abattre une pluie de bombes sur le paisible village de Sakiet Sidi Youcef.
Le 8 février 1958 était jour de marché à Sakiet Sidi Youcef. Des réfugiés y affluaient en nombre pour recevoir des aides du Croissant Rouge Algérien et de la Croix Rouge Internationale, et c’est pourquoi les pertes furent considérables.
La presse, s’appuyant sur le nombre de victimes (79 morts dont 11 femmes et 20 enfants, ainsi que 130 blessés) avait évoqué une boucherie horrible, tandis que la communauté internationale, émue, avait fermement condamné ces crimes ‘‘commis en présence du délégué de la Croix Rouge Internationale, arrivé à Sakiet Sidi Youcef à 10 h, ce matin-là, pour distribuer des aides’’, souligne encore le président de l’association ‘‘Ma’athir Ethaoura’’.
Il rappelle aussi que quatre camions chargés de vêtements de la Croix Rouge Suisse et du Croissant Rouge Tunisien furent détruits, ainsi que plusieurs infrastructures du village.
Pour sa part, l’historien Djamel Ouarti, de l’université Mohamed-Cherif Messaadia de Souk Ahras, Sakiet Sidi Youcef avait ‘‘fortement interpellé l’opinion publique arabe et internationale car toutes les agences de presse avaient montré les objectifs réels des bombardements de civils isolés dans une région non militarisée.
Cet universitaire a rappelé que les Etats-Unis d’Amérique avaient qualifié ces actes de ‘‘folie irresponsable’’, mais, dit-il, cela n’entama en rien le moral des révolutionnaires algériens. A l’époque, rappelle encore M. Ouarti, l’Union Soviétique avait estimé que les bombardements de Sakiet Sidi Youcef ne faisaient que traduire le désespoir du pouvoir français de venir à bout d’un peuple en lutte pour sa liberté.
Le Président Bouteflika exprime à son homologue tunisien sa satisfaction quant au niveau des relations bilatérales
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de vœux à son homologue tunisien Beji Caid Essebsi, à l'occasion du 57e anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youcef, dans lequel il lui a exprimé sa grande satisfaction quant au niveau des relations privilégiées existant entre les deux pays.
"Les peuples algérien et tunisien s'apprêtent à célébrer avec fierté le 57e anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youcef. En cette occasion mémorable, il m'est agréable de vous présenter, au nom de l'Algérie, peuple et gouvernement et en mon nom personnel, mes chaleureuses félicitations, tout en priant Dieu le Tout Puissant de vous accorder santé et bien être et à votre peuple davantage de progrès et de prospérité", écrit le Président Bouteflika dans son message.
"Nous glorifions la mémoire de nos valeureux martyrs qui se sont sacrifiés dans cette ville au nom de la liberté, de la dignité et de l'indépendance et saluons le courage héroïque de nos deux peuples frères face aux colonisateurs en cette journée historique qui restera, pour les générations futures, le symbole suprême de la solidarité et de la fraternité algéro-tunisienne", souligne le message.
"Je tiens à vous exprimer, par ailleurs, ma grande satisfaction quant au niveau des relations privilégiées existant entre nos deux pays, ainsi que ma volonté d'oeuvrer, de concert avec vous, au renforcement de celles-ci et à la réalisation d'un partenariat global par fidélité à nos martyrs et en consécration des aspirations de nos deux peuples frères", conclut le message du président de la République.