La mauvaise utilisation du gaz dans les foyers entraîne annuellement entre 100 et 200 blessés et 30 à 40 décès en Algérie, a indiqué samedi à Alger, Lamine Messaoudène, responsable Gaz au niveau de la Commission de régulation du gaz et de l’électricité (CREG).
"100 à 200 blessés et 30 à 40 décès sont enregistrés par an" suite à une inhalation du gaz carbonique ou des explosions induites par manque d’entretien et absence de conformité des installations intérieures, a indiqué ce responsable lors d’un séminaire sur l’intégration de solutions techniques aux accidents de monoxyde de carbone organisé par la Fédération algérienne des consommateurs.
M. Messaoudène a insisté sur l’entretien des conduits d’aération et d'évacuation d’air dans les habitations et sur la necessité d'éviter de boucher les entrées d’air et de les vérifier au moins une fois par an.
La directrice technique Gaz auprès de la Société de distribution de gaz et d’électricité d’Alger, a souligné une nette diminution des accidents mortels liés à l’utilisation du gaz au niveau d’Alger mais que les risques potentiels restent présents aussi bien au niveau des anciennes installations que des nouvelles, et ce, dans la plupart des communes d’Alger.
C’est d’ailleurs ce qu’a montré une opération de diagnostic que la Société a initié en prévision de son plan d’action annuel hiver 2014-2015.
A rappeler qu’une seule personne a été victime d’un accident mortel lié à l’utilisation du gaz en 2014, contre 5 en 2013 sur le territoire de la wilaya d’Alger.
L’ancien ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub, a souligné de son coté que l’ouverture du marché de l’importation a drainé dans cette activité des non professionnels et des opérateurs avides du gain rapide conduisant à la commercialisation d’installations non conformes.
Cette ouverture est également intervenue au moment où l’Etat était désarmé car il n’était pas préparé à contrôler les équipements importés à quoi s’ajoute l’absence de normes algériennes, a-t-il ajouté.
L’ancien ministre a souligné que ce ne sont pas seulement les équipements défectueux "qui peuvent tuer les usagers" car l’utilisation des appareils peut aussi ne pas être conforme d’où l’intérêt de la prévention. Il a aussi invité l’Institut algérien de normalisation (IANOR) à établir la norme algérienne et obliger les importateurs à importer selon cette dernière, elle-même similaire à la norme européenne.
Des participants ont souligné que les détecteurs de monoxyde de carbone peuvent aider les citoyens à éviter les catastrophes et que ces appareils devraient être rendus obligatoires dans les habitations pour sécuriser les foyers algériens.