Pour garantir le succès du plan anti-cancer et rationaliser les dépenses en produits de traitement, le docteur Farid Benhamdine, président de la société algérienne de pharmacie recommande l’implication du pharmacien dans les réunions de concertation pluridisciplinaires et la distribution des médicaments anti cancer.
Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, M. Benhamdine déclare ne pas comprendre qu’un malade ait les pires difficultés à se procurer des traitements anti-cancer dans les officines. «Il s’agit notamment de certaines médicaments en comprimés et de produits morphiniques. C’est inadmissible », s’insurge-t-il. Selon lui, il s’agit d’une situation découlant d’un quiproquo entre le ministère de la santé et la Sécurisé sociale.
Comment réduire les coûts sans pénaliser le malade ?
Revenant sur la réduction de la facture des importations de médicaments, l’invité de la radio Chaine 3 s’emploie à jeter à terre un certain nombre d’idées reçues. Il indique, par exemple, que ce n’est pas l’importation du médicament qui fait exploser la facture d’importation énumérant au passage les coûts astronomiques de produits de luxe importés tels les véhicules « pour 7 milliards de dollars, le tabac pour 2,5 milliards, des fleurs et jusqu’à des oranges…».
Pour lui, ce ne sont pas les médicaments produits localement qui sont les plus chers. Leur facture, dit-il, est gonflée par les thérapies ciblées nécessitant des médicaments sous monopole de grands groupes pharmaceutiques internationaux. «Près de 50% du budget de la pharmacie centrale des hôpitaux, indique-t-il, est accordé à ces types de médicaments».
A la question de savoir si la production locale peut se substituer à l’importation de ces médicaments, le Dr Benhamdine répond par la négative. Pour en finir avec cette dépendance, il recommande d’investir dans la recherche médicale.
Comme alternative et pour une meilleure rationalisation des dépenses, l’invité de la Chaine 3 plaide en faveur de l’implication du pharmacien dans le choix des médicaments et le dosage le plus juste des traitements afin d’éviter les gaspillages. «Vous prenez une ampoule de 10 ml d’un produit et si vous avez 3 malades qui en prennent 3 ml chacun, vous aurez un 1ml de gaspillé pour chaque ampoule».
Revenant à la formation des pharmaciens, le Dr Benhamdine veut rendre obligatoire la formation postuniversitaire et revendique la spécialité de pharmacien oncologue.