La chanteuse Algérienne, Souad Massi, rend hommage aux grands poètes Arabes en mettant en musique leurs textes dans un nouveau disque donnant à découvrir une « face cachée du Monde Arabe ».
Ses dix chansons traduites en Anglais et en Français et accompagnées d'élégantes calligraphies, « El Mutakallimun » (« Les maîtres de la parole ») mêle les époques, avec par exemple un poète du VIe siècle et un auteur Tunisien du début du XXe siècle.
Cette artiste, qui a grandi et étudié à Alger, s'est fait connaître en France avec un premier album, « Raoui » (« Le conteur »), distingué en 2001 par l'Académie Charles-Cros. En 2006, son troisième album « Mesk elil » avait reçu la Victoire de la musique dans la catégorie musiques du monde.
Son nouveau projet est un prolongement du spectacle « Choeurs de Cordoue » dans lequel Souad Massi rend hommage à cette ville Espagnole durant les IXème et Xeme siècles, fascinante par son bouillonnement intellectuel, artistique et architectural mais surtout, dit-elle, pour la tolérance entre les religions qui y régnait.
C'est en se plongeant dans cette période que la chanteuse a redécouvert des classiques de la littérature Arabe et a eu envie de mettre en musique ses grands poètes.
« Je suis Algérienne, Maghrébine, dit-elle, mais j'avais envie de faire ce que j'aime. Je suis kabyle d’origine mais j'aime l'Arabe et j'avais envie de partager sa beauté et son ouverture d'esprit », précise la chanteuse aux longs cheveux noirs.
Souad Massi s'est d'abord attaquée à un classique de la littérature Arabe, la légende « Majnun Layla » qu'elle présente comme « l'équivalent pour tout l'Orient Musulman, de Tristan et Iseult ou de Roméo et Juliette ». Une romance adaptée de la chanson « Fa Ya Layla » sur un air de bossa soutenu par des chapelets de notes au piano et une guitare andalouse.
L’une de ses chansons rend hommage à des auteurs des VIIIe et IXe siècles parmi lesquels figure Zouhaïr Ibn Abi Salma, auteur préislamique de « Sa’imtou », la plainte d’un vieux sage au soir de sa vie.