Seul un tiers des pays a atteint l'ensemble des objectifs fixés en 2000 en matière d'éducation pour tous, indique un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), rendu public jeudi.
L'édition 2015 du Rapport mondial de suivi sur l'Education pour tous, Progrès et enjeux (GMR), produit par l'UNESCO, a suivi les progrès réalisés au cours des quinze dernières années pour atteindre ces objectifs.
Selon le rapport, la moitié seulement des pays est parvenue à l'objectif principal, à savoir la généralisation de l'enseignement primaire.
Pour atteindre les nouveaux objectifs à l'horizon 2030, l'UNESCO estime qu'il faudra ajouter chaque année 22 milliards de dollars supplémentaires à des contributions gouvernementales déjà ambitieuses.
"Le monde a réalisé d'importants progrès en matière d'éducation pour tous", a cependant déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans un communiqué de presse accompagnant la sortie du rapport.
"Bien que les objectifs pour 2015 n'aient pas été atteints, des millions d'enfants en plus sont scolarisés par rapport à ce que laissaient augurer les tendances des années 1990", s'est-elle félicitée, tout en précisant que la tâche était loin d'être accomplie.
"Il nous faut des stratégies spécifiques, bien financées, qui donnent la priorité aux plus pauvres û en particulier les filles û, qui améliorent la qualité de l'enseignement et réduisent le fossé de l'alphabétisation afin que l'éducation devienne vraiment universelle", a poursuivi la Directrice générale.
Selon le rapport, depuis 2000, de nombreux gouvernements ont augmenté de façon significative le budget alloué à l'éducation : 38 pays ont augmenté d'un point de PIB ou plus les sommes consacrées au secteur. Cependant, précise l'étude, le financement reste le principal obstacle à tous les niveaux.
"Si une action concertée n'est pas entreprise et si l'éducation n'est pas davantage pris en compte qu'au cours des quinze dernières années, des millions d'enfants vont continuer d'être perdants et la vision transformatrice du nouvel agenda du développement durable sera compromise", a déclaré le Directeur du rapport, Aaron Benavot.
"Les gouvernements doivent trouver des moyens de mobiliser de nouvelles ressources pour l'éducation. Les partenaires internationaux doivent s'assurer que l'aide va à ceux qui en ont le plus besoin".
Publié un mois avant le Forum mondial de l'éducation qui se tiendra à Incheon, en République de Corée, le rapport fait également ressortir un certain nombre de recommandations.
Pour finaliser les objectifs de l'Education pour tous, il invite notamment les gouvernements à rendre obligatoire au moins un an d'éducation pré-primaire.
Le rapport indique également que l'éducation doit être gratuite pour tous les enfants : les frais de scolarité, le paiement des manuels scolaires, uniformes scolaires et frais de transport doivent être supprimés.
Sur le plan de l'équité, le rapport appelle les gouvernements, les bailleurs de fond et la société civile à développer des programmes et cibler des financements de façon à répondre aux besoins des plus défavorisés afin qu'aucun enfant ne soit laissé pour compte. En outre, les gouvernements doivent mettre fin aux graves manques de données afin de pouvoir orienter des ressources vers ceux qui sont le plus dans le besoin.
Concernant le programme de développement pour l'après-2015, le rapport recommande que les futurs objectifs pour l'éducation soient "spécifiques, pertinents et réalistes".