Il faudrait revoir la politique de subvention telle qu’est est actuellement appliquée. Il est anormal qu’elle profite, aussi, aux personnes nanties et que, par ailleurs, elle fasse l’objet d’une contrebande qui équivaut à subventionner des habitants de pays limitrophes, s’insurge le président de la Fédération de l’agroalimentaire.
Intervenant lors de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, Abdelwahab Ziani, explique que certaines productions Algériennes n’arrivent pas à s’imposer dans le pays, en raison de la concurrence « déloyale » de lobbies étrangers qui font en sorte de soutenir les prix des produits qu’ils y commercialisent.
« Consommer Algérien n'est pas un leurre. Nous sommes même en situation de saturation pour des productions agricoles en particulier », affirme le président de la Fédération agroalimentaire, Abdelwahab Ziani.
Pour M. Ziani, il s’avère vital pour l’Algérie de reconquérir les 75% des parts de marché de diverses productions qu’elle détenait par le passé. « Nous avons perdu de nombreuses usines, des professionnels et, en même temps, des centaines de milliers d’emplois ». Pour illustrer ses propos il cite l’exemple du démembrement du secteur de production du concentré de tomate « lequel, dit-il, s’est traduit par la perte de quelque 350.000 emplois ».
Indiquant que l’Algérie importe et consommerait pour quelque 12 milliards de dollars/an de produits alimentaires, le président de la Fédération de l’agroalimentaire invite à renverser cette tendance « en commençant par normaliser nos habitudes de consommation ».
Il propose, à cet effet, d’élaborer une liste de produits importés, de les comparer avec des vis-à-vis nationaux, « et quand ils sont de qualité égale, d’imposer leur consommation dans le pays ». Il propose, aussi, de distinguer clairement les importateurs de mêmes articles « afin de mieux réguler le marché».
Commentant l’institution annoncée de licences d’importation pour certaines productions, M. Ziani la qualifie de mesure de « survie économique », à laquelle, rappelle-t-il le patronat a apporté son soutien.
En même que de réguler l’entrée de produits « dont on ne sait qui les importe », l’intervenant abonde en faveur de l’introduction de licences d’exportations de certains produits phares demandés par l’industrie nationale, tels, par exemple, les métaux ferreux et non ferreux de récupération ou les cuirs et peaux.
M. Ziani appelle, d’autre part, à revoir la façon dont est appliquée la politique de subvention, « à l’origine, déclare-t-il, d’une surconsommation de produits alimentaires ». A ce titre, il cite l’exemple du sucre, dont l’Algérien consommerait environ 25 à 28 kg/an contre 14 en moyenne à l’étranger, du lait ou bien encore des céréales qui atteignent des sommets.
Pour lui, ces subventions devraient d’abord profiter aux couches les plus démunies en Algérie alors qu’elles bénéficient, pour une bonne partie, aux réseaux de contrebande qui les exportent en grosses quantités vers les pays limitrophes.
« On ne peut pas subventionner tout le monde, cela équivaudrait à le faire pour nos voisins », considère-t-il par ailleurs.