L'audience de lundi du procès de l'affaire de l'autoroute est-ouest dans laquelle sont impliquées 16 personnes et sept entreprises étrangères pour corruption a été suspendue vers 12 heures et devrait reprendre avec les premières auditions du pricnipal accusé, Chani Medjdoub, annonce le président du tribunal criminel d'Alger.
Plusieurs ex-hauts responsables et des ministres dont certains en activité ont été cités dans l'arrêt de renvoi de cette affaire, qui a éclaté en 2009.
L'arrêt de renvoi est revenu en fait sur les tenants et aboutissants de cette affaire de corruption et de passation douteuse de marchés publics dans laquelle 16 personnes et sept entreprsies étrangères (en tant que personnes morales).
Après la lecture de l'arrêt de renvoi, le président du tribunal criminel d'Alger a suspendu l'audience, qui devrait reprendre vers 14 heures avec les premières auditions du principale accusé, Chani Medjdoub, autour duquel tourne toute cette affaire.
La reprise la veille du procès s'était déroulée en présence de l'ensemble des collectifs de défense des 23 accusés et de 15 témoins sur les 27 (un témoin étant décédé) dans cette affaire, qui a éclaté en 2009.
Ce procès avait été reporté à deux reprises début 2015, rappelle-t-on. L'acte d'accusation à l'encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire porte sur des délits ''d'association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d'argent, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics''.
Selon l'arrêt de renvoi, sont mis en cause, outre ldes 16 personnes, également sept sociétés et consortiums étrangers (Chine, Suisse, Japon, Portugal, Espagne, Canada et Italie). Ils doivent répondre des griefs d'"association de malfaiteurs, abus de pouvoir, corruption et blanchiment d'argent".
Les accusés sont aussi poursuivis pour "non respect de la règlementation relative aux change et mouvement des capitaux de et vers l'étranger" et de "dilapidation de deniers publics".
Selon le même document dont l'APS détient une copie, les accusés avaient reçu des pots-de-vin en dollars et en euros versés par des compagnies étrangères dans des comptes offshore et des paradis fiscaux, qui voulaient obtenir, par des "moyens détournés", des marchés dans les secteurs des travaux publics et transports.
Il s'agit des projets de réalisation de l'autoroute Est-ouest, le projet du barrage de Kef Eddir dans la wilaya de Tipasa, des projets de tramways et enfin des projets de téléphériques à Constantine, Tlemcen, Skikda et Bab El Oued (Alger).
Toujours selon l'arrêt de renvoi, ces sociétés et à leur tête le groupe chinois "CITIC-CRCC", et avec la complicité du principal accusé, l'homme d'affaires Chani Medjdoub, versaient d'importantes sommes d'argent à des responsables du ministère des Travaux publics pour décrocher des marchés dans le cadre du projet de l'autoroute est-ouest notamment.
Chani Medjdoub, selon le même arrêt de renvoi, avait permis au groupe chinois de bénéficier "illicitement" de facilités administratives avec le ministère des Travaux publics en faisant valoir ses relations avec des responsables dudit ministère. Il usait également de son influence sur les différents opérateurs algériens et étrangers (le consortium japonais Cojjal, canadien SMINC, la société suisse Caraventa.SA, le groupe espagnol ISOLUX Corsan, et le consortium italien Pizarrotti et la société portugaise COBA).
D'autre part et toujours selon l'arrêt de renvoi, Addou Sid Ahmed et H. Salim, ex-hauts responsables au ministère des Travaux publics, percevaient des pots-de-vin par les consortiums Pizarrotti, ISOLUX Corsan, SMINC et les sociétés Caraventa et COBA, selon l'enquête judiciaire.
En 2006, le marché pour la réalisation de l'autoroute Est-ouest a été attribué au groupe chinois "CITIC-CRCC", avec un coût de 6 milliards de dollars.
Le projet s'étend sur 1 700 km avec un coût de 8 millions d'euros par kilomètre dont 1300 km destinés à la construction de 400 échangeurs, des rocades, des viaducs, 400 ouvrages d'art, 17 trémies et 350 aires de repos.
Avant de déférer l'affaire au tribunal criminel, la défense a interjeté appel auprès de la Cour suprême en vue d'une décriminalisation de l'affaire. L'appel a été rejeté en novembre dernier.