1er mai 1945, la sauvage répression des manifestants Algériens

Il y a 70 ans de cela, une semaine avant le massacre perpétré à l’encontre de milliers d’Algérien désarmés, dans l'Est algérien, la France coloniale s'illustrait violemment à l’encontre de manifestants Algériens célébrant, emblème national en tête, la Fête des travailleurs.

A Alger et Oran, des militants du Parti du peuple Algérien (PPA), des amis du Manifeste, syndicalistes et de jeunes scouts avaient prévu de défiler pour réclamer la libération de Messali Hadj, déporté la veille (30 avril 1945) à Brazzaville, et celle de militants emprisonnés.

 Dans ces villes, les Algériens sortirent massivement pour clamer leur droit  d'exister, d'obtenir leur indépendance, et pour que la France suive l’exemple de la Grande-Bretagne qui, après la seconde guerre mondiale, accepta de se retirer de ses colonies.

 Annie Rey Goldzeiguer, dans son ouvrage intitulé « Aux  origines de la guerre d'Algérie », rapporte que l'événement avait été minutieusement préparé par les militants Algériens avec à leur tête l’homme politique disparu, Ferhat Abbas. Face aux protestataires, écrit-elle, les autorités coloniales mobilisèrent un impressionnant dispositif, autant à Alger, Oran, Sétif que Guelma. 

L’objectif visait à contrecarrer la marche des manifestants en réprimant par le sang, s’il le fallait, le mouvement.

A Alger, la police coloniale réprima sauvagement la manifestation qui défilait dans le centre de la ville et en banlieue. Annie Rey Goldzeiguer signale que les Européens résidant aux abords de la rue d’Isly, l’actuelle rue Larbi-Ben-M'hidi, tirèrent sur les manifestants, tuant plusieurs d’entre eux.

Selon le militant communiste disparu, Henri Alleg, on releva huit morts et de nombreux blessés dans les villes où eurent lieu Les manifestations de protestation.

Dans les jours qui suivirent, les services de police et de renseignements procédèrent à des arrestations massives de militants syndicats et de nationalistes.

Quelques jours après, le 8 mai 1945, le régime colonial s’adonna à une démonstration de cruauté et d’extrême sauvagerie à l’encontre de manifestants Algériens réclamant l’indépendance de leur pays, massacrant 45.000 parmi eux ,à Sétif, Guelma, Kherrata, Béjaïa, et d’autres agglomérations du Constantinois. 

National, Politique