L'Arabie saoudite, à la tête d'une coalition contre les rebelles houthis au Yémen, vient de proposer un cessez-le-feu visant à acheminer une aide humanitaire à la population, alors que le gouvernement yéménite a demandé une intervention militaire terrestre de la communauté internationale.
Lors d'une conférence de presse jeudi à Ryadh avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le chef de la diplomatie de l'Arabie saoudite, Adel al-Jubeir, a indiqué que son gouvernement "pense qu'il peut y avoir un cessez-le-feu de cinq jours au Yémen pour coordonner avec les organisations internationales l'acheminement d'une aide humanitaire".
Le secrétaire d'Etat américain est arrivé mercredi à Ryadh, pour discuter d'une "pause" dans les raids aériens au Yémen menée par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.
M. Jubeir a toutefois estimé que le cessez-le-feu ne pouvait se réaliser que "si les Houthis et leurs alliés (des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh) y souscrivent, n'empêchent pas les efforts humanitaires et ne lancent pas d'actions agressives".
M. Kerry a, de son côté, appelé les Houthis à accepter la proposition saoudienne, soulignant que "ce cessez-le-feu dépend des Houthis".
"Nous demandons avec force aux Houthis et à ceux qui les soutiennent (...) d'utiliser leur influence pour ne pas rater cette occasion majeure de répondre aux besoins de la population yéménite et de trouver les moyens de parvenir à la paix au Yémen", a insisté le secrétaire d'Etat.
Le gouvernement yéménite pour une intervention militaire terrestre
Lors de sa visite à Ryadh, M. Kerry a indiqué que "ni l'Arabie saoudite, ni les Etats-Unis ne parlent de l'envoi de troupes au sol au Yémen".
Ces propos ont été tenus alors que le gouvernement yéménite a demandé mercredi à la communauté internationale d'intervenir "rapidement avec des forces terrestres" pour "sauver le Yémen, en particulier Aden et Taez", selon une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans sa lettre, l'ambassadeur du Yémen à l'Onu Khaled Alyemany, a dénoncé des "atrocités" supposées commises par les Houthis, dont des tirs contre des civils qui tentaient de fuir le pays. Il "invite les organisations humanitaires internationales à documenter ces violations barbares commises contre une population sans défense".
Il accuse notamment les miliciens chiites de "viser tout ce qui bouge dans la ville d'Aden", d'empêcher les humanitaires d'accéder à la population et de "tirer à l'artillerie lourde contre des familles qui tentent de fuir les quartiers assiégés" d'Aden.
"Le gouvernement, a ajouté la lettre, emploiera tous les moyens pour poursuivre les Houthis et les forces loyales à l'ancien président (Ali Abdallah) Saleh devant la justice internationale comme criminels de guerre".