Affaire Khalifa : les taux d’intérêts attractifs chez Khalifa Bank, seule motivation de dépôts selon des témoins

Les gestionnaires des entreprises publiques appelés à témoigner jeudi dans le procès Khalifa, ont affirmé avoir "été motivés pour procéder à des placements"  dans la dite banque par "ses taux d’intérêts attractifs", au moment où les taux d’intérêts des banques publiques ont entamé la tendance baissière d’une manière impressionnante.

Le président directeur général de l’OPGI de Dar El-Beida, Maamar Boumediene, a précisé devant le tribunal criminel de Blida que le taux pratiqué par les banques publiques avant 1998 était de l’ordre de 18%, puis "il a baissé pour arriver à 6% après 1999".

Celui qui était considéré comme étant l’un des plus gros clients de Khalifa Bank avec 116 milliards déposés, a affirmé que sa "démarche était motivée par les taux attractifs de cette banque, et non pas par la l’interférence d’une quelconque partie", apportant un démenti aux "témoignages d’employés de cet organisme qui avaient indiqué que les placements se sont faits suite à une instruction d’un membre du conseil d’administration de la direction générale des OPGI (Bir Mourad Rais)".

L’ex-directeur général de l’OPGI de Chlef, Said Saayoud, a apporté le même témoignage précisant que son organisme a procédé au dépôt de 80 milliards de dinars pour un taux d’intérêts de 11,75%, "un taux qu’aucune banque ne proposait", a-t-il noté.

Le président et le secrétaire général de la COSOB, Sadmi Ali et Deboub Youcef, ont abondé dans le même sens, soulignant qu’"ils ont pu récupérer le montant de 167 millions et 32 millions de dinars déposés avec un taux de 10% ainsi que les intérêts générés, alors que les banques publiques avaient baissé durant cette période leur taux à 6%".

Le même argument est évoqué par l’ancien directeur de l’Institut national de cartographie, Nadir Saadi qui a déclaré avoir placé 249 millions de dinars sur trois phases à l’agence des Abattoirs à Hussein Dey pour un taux de 13% contre un taux oscillant entre 5% et 6,5% pour la BEA et le CPA.

Il y lieu de signaler qu’un nombre important de témoins ne s’est pas présenté à l’audience de la 21ème journée du procès, ce qui a conduit le président du tribunal Antar Menouar à la lecture de leurs dépositions dont celle de l’expert comptable, Bachir Bouitra, désigné par le tribunal de Bir Mourad Rais, qui a procédé à l’expertise de Khalifa Airways mais qui a traité aussi de Khalifa Bank, suite à quoi la défense de l’accusé Rafik Abdekmoumène Khelifa est intervenue pour demander "la présence de l’expert".

APS

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