Algérie-Niger : la détermination commune sur le plan sécuritaire doit insuffler la même dynamique aux autres domaines

La détermination commune et la vision "harmonieuse" qui guident les efforts de l'Algérie et du Niger sur le plan sécuritaire doivent insuffler la même dynamique aux autres domaines socio-économiques dans le cadre du Comité bilatéral frontalier (CBF), a souligné jeudi à Niamey, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui.

"La détermination commune et la vision harmonieuse qui guident notre action et nos efforts sur la plan sécuritaire, doivent insuffler la même dynamique aux autres domaines socio-économiques", a déclaré M. Bedoui dans son allocution d'ouverture des travaux de la 5ème session du CBF, les qualifiant de "tout indispensable, dans le cadre de ce mécanisme".

Il a souligné que la réunion du CBF s'inscrit dans le cadre des décisions prises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, lors de sa visite à Alger, relatives à la redynamisation des structures de coopération".

"Cette réunion du CBF revêt un caractère particulier eu égard de la situation sécuritaire prévalent dans la région", a relevé le ministre.

"Le terrorisme, la contrebande, le trafic de drogues et l'immigration illégale constituent de véritables menaces pour nos deux pays et pour la région", a-t-il noté, ajoutant que ces défis doivent conduire les deux pays à s'engager et à déployer de grands efforts et intervenir "efficacement" dans la mise en oeuvre des décisions prises lors des sessions précédentes.

Exprimant sa conviction quant à la contribution du développement intégré et multiforme de la zone frontalière commune à la consolidation de la paix et la stabilité des deux pays, M. Bedoui a expliqué que "la prise en charge des besoins et des préoccupations des populations frontalières doivent rester au coeur des stratégies de développement", à travers la réalisation de projets socio-économiques permettant le désenclavement de ces régions.

"La pauvreté, l'exclusion et le sentiment  d'abandon sont autant de facteurs qui nourrissent le terrorisme et les autres formes de criminalité", a-t-il soutenu, indiquant que la lutte contre ces phénomènes "ne saurait être efficace, sans l'accompagner de solutions radicales dans le cadre d'une démarche de développement solidaire".

M. Bedoui a estimé en outre que les deux pays sont appelés également à coordonner leurs efforts en matière de lutte contre la migration illégale qui reste, a-t-il dit, "une problématique extrêmement sensible de par les drames qu'elle engendre".

Pour sa part le ministre nigérien de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Hassoumi Massaoudou, a qualifié la tenue de cette session du CBF de "tournant décisif" dans l'histoire de la région, "marquée par un terrorisme qui n'épargne aucun pays ni aucune puissance", mené par différents groupes terroristes activant dans la sous-région. 

"Ce fléau (terrorisme) commande aux deux pays une coordination des politiques sécuritaires en vue de juguler le plus sûrement ces menaces", a-t-il dit.

Il a considéré "la coopération transfrontalière l'un des instruments de cette action commune pour consolider la paix et la sécurité dans l'espace sahélo-sahélien".

Accompagner la police nigérienne en matière de formation et d'équipements pédagogiques

Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a fait part, de la disponibilité de l'Algérie à accompagner la police nigérienne dans le domaine de la formation et des équipements pédagogiques.

Lors d'une visite effectuée à l'Ecole de police et de formation permanente du Niger, M. Bedoui a exprimé la "disponibilité de l'Algérie a faire bénéficier de son expérience la police nigérienne et l'accompagner dans certains domaines notamment la formation des formateurs et les programmes pédagogiques".

"Nous allons aussi vous accompagner en matière d'équipements et matériels pédagogiques, ce qui vous permettra d'aborder la prochaine rentrée de formation dans de bonnes conditions", a souligné le ministre de l'Intérieur devant son homologue nigérien Hassoumi Massaoudou et des responsables de l'école.

M. Bedoui qui a écouté un exposé de présentation sur l'école depuis sa création au début des années 1960 et les différentes péripéties qu'elle a connues, dont sa mue vers une école de formation permanente, a expliqué qu'"il est nécessaire de mettre l'accent sur la formation de formateurs à même d'apporter la performance à ce genre d'institutions".

"La performance c'est acquérir le professionnalisme. Et y arriver c’est la préservation du pays, des personnes et des biens", a affirmé le ministre.

Il a précisé, dans ce sens, que dans le cadre des relations entre l'Algérie et le Niger, les directeurs des polices des deux pays sont appelés à approfondir "les discussions autour de ces questions". 

Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a visité le siège de la protection civile nigérienne où il a reçu des explications sur ce corps.

M. Bedoui se trouve à Niamey pour co-présider la réunion du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien.

Le Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, rappelle-t-on, tient sa 5ème session à Niamey le 30 et 31 juillet courant, sous la co-présidence des ministres de l'Intérieur des deux pays.

APS

National, Politique