Ouverture à Biskra de la réunion de la Tripartite, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal trace la voie à suivre

La 18ème réunion de la tripartite a débuté, mercredi à Biskra, avec un ordre du jour axé essentiellement autour de la promotion de l'investissement et de la diversification de l'économie, dans un contexte de conjoncture financière grave induite par la crise du marché mondial de pétrole.

Présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, cette rencontre se tient en présence de membres du gouvernement, des organisations patronales et de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

Durant les travaux, les parties prenantes de cette tripartite se penchent sur l'évaluation de l’état d’exécution du Pacte économique et social et les voies et moyens à mettre en œuvre pour encourager l’investissement, la création d’entreprises et la diversification de l’économie nationale

Il s'agit aussi d'examiner les questions relatives essentiellement au climat des affaires, au foncier industriel et aux crédits à l’investissement.

Par ailleurs, une convention-cadre sera signée entre le ministère du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale et le Bureau international du travail (BIT) portant sur le financement du programme de coopération sud-sud en matière de dialogue social et de protection sociale.

Cette convention sera paraphée par le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, et le directeur général du BIT, Guy Ryder, qui assiste aussi à la tripartite.

L'obligation de lutter contre le phénomène de la corruption

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a insisté, dans son discours d'ouverture, sur l'obligation de lutter contre le phénomène de la corruption et de dilapidation des moyens des entreprises.

"En parallèle à l'action déterminée pour la sécurisation de nos cadres gestionnaires à travers l'amendement du code de procédure pénale, je rappelle l'obligation de lutter contre le phénomène de corruption et de dilapidation des moyens des entreprises", a indiqué M. Sellal dans son intervention lors d'une réunion de la Tripartite (gouvernement-syndicat-patronat).

Il a fait savoir qu'"une approche franche, sincère et honnête est développée en direction des acteurs de la sphère informelle pour les mettre en confiance et leur permettre de régulariser leur situation à travers des dispositifs de mise en conformité simples, transparents et sans implications, autre qu'un droit minime dont ils doivent s'acquitter".

"Je les encourage vivement à déposer, en toute confiance, leurs avoirs dans les banques et à déclarer leurs salariés, non pas parce qu'ils sont obligés de le faire, mais parce qu'ils y trouveront avantage et pourront investir leurs moyens financiers dans le secteur productif", a assuré le Premier ministre.

Faire de la capacité de résilience un levier de transformation économique

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal à faire de la capacité de résilience du pays, face à la chute des prix de pétrole, un "levier de transformation" de l'économie nationale.

"La gestion rationnelle des finances publiques et les décisions d'anticipation prises permettent à l'Algérie de mieux encaisser la baisse brutale des prix du pétrole. A nous, maintenant, de transformer cette capacité de résilience en levier de transformation de notre économique vers la création de richesses et d'emplois", a indiqué M. Sellal lors de l'ouverture des travaux de la 18ème réunion de la tripartite (gouvernement, syndicat et patronat).

Le gouvernement, a-t-il rappelé, a partagé avec ses partenaires et interlocuteurs la réalité de l'ensemble des données macroéconomique et financières du pays ainsi que le détail de son dispositif de riposte (cadrage économique à 2019 et vision prospective à 2030) face à la détérioration des cours sur le marché mondial des hydrocarbures.

La finalité est de "mobiliser la force de travail du pays afin de faire face aux défis qui nous attendent", a souligné le Premier ministre rappelant que le Pacte national économique et social pour la croissance avait scellé un consensus entre patronat, syndicat et exécutif en faveur de la croissance et de l'édification d'une économie émergente, élément central du programme présidentiel.

"Dire la vérité, c'est tabler sur un baril de pétrole à 45 dollars comme base d'élaboration de la loi de finances pour 2016 qui ira dans le sens de la croissance et non dans celui de l'austérité car nous avons largement les capacités de résister et de nous améliorer", a-t-il soutenu.

Les résultats obtenus, l'efficacité des différentes mesures, les contraintes et les blocages sont toujours pris en charge "sans maquillage ni surinterprétation", a-t-il assuré, ajoutant qu'il s'agissait avant tout d'expliquer et de "gagner l'adhésion de tous autour de l'objectif commun : le développement du pays".

Face à la contraction des ressources financières, a-t-il observé, "le réflexe primaire ainsi que le calcul froid et cynique prôné par certains analystes voulaient que l'on procède de la manière la plus basique: si les revenus ont baissé de 47% sur l'année écoulée, des coupes dans les mêmes proportions doivent être opérées sur les dépenses notamment celles non productives, à savoir les transferts sociaux."

Selon lui, "cette arithmétique macabre ne tient pas compte de la nature sociale et démocrate de l'Etat algérien moderne voulue par ses pères fondateurs et exprimée dans l'appel du premier novembre 1954".

Le secteur informel est encouragé à régulariser sa situation en toute confiance

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé les acteurs du secteur informel à déposer leur argent dans les banques ''en toute confiance" et à déclarer leurs salariés.

"Je les encourage vivement à déposer en toute confiance leur avoirs dans les banques et à déclarer leurs salariés non pas parce qu'ils sont obligés de le faire, mais parce qu'ils y trouveront avantage et pourront investir leurs moyens financiers dans le secteur productif", a affirmé M. Sellal dans son allocution à l'ouverture des travaux de la 18ème réunion de la tripartite.

A ce propos, le Premier ministre a affirmé qu'"une approche franche, sincère et honnête est développée en direction des acteurs de la sphère informelle pour les mettre en confiance et leur permettre de régulariser leurs situation à travers des dispositifs de mise en conformité simples, transparents et sans implications autre qu'un droit minime dont il doivent s'acquitter".

M. Sellal a rassuré, en outre, qu'"il n’y aura aucune poursuite judiciaire ni fiscale contre ces acteurs".

Il a aussi démenti les rumeurs indiquant que l'Etat a pris ces dispositions pour s'accaparer de l'argent circulant dans le secteur informel.

L'opération de mise en conformité fiscale volontaire (MCFV) est l'une des principales dispositions de la LFC 2015 qui vise à assainir l'économie nationale des activités informelles, rappelle-t-on.

Il s'agit d'inciter les personnes physiques non impliquées dans des opérations de blanchiment d'argent ou de financement du terrorisme, qui pourront ainsi transférer leurs capitaux du circuit informel vers celui des banques, contre paiement d'une taxe forfaitaire de 7%.

L'argent liquide circulant dans l'informel tourne autour de 1.000 à 1.300 milliards de DA, selon la Banque d'Algérie. 

Les 1.500 agences bancaires activant sur tous le territoire national ont drainé des sommes importantes, avait indiqué récemment le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa.  

Les opportunités offertes aux jeunes sont une réalité tangible

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a relevé que les opportunités offertes en Algérie aux jeunes sont "une chance et une réalité tangible".

Les opportunités offertes aux jeunes dans les domaines de l'enseignement, de l'emploi, du logement et de l'entreprenariat sont "une chance et une réalité tangible", a indiqué M. Sellal dans une intervention lors de la 18ème réunion de la tripartite (gouvernement-syndicat-patronat).

Le premier ministre a également souligné que "le chef de l'Etat en personne leur fait confiance et place en eux de grands espoirs". 

"Il leur appartient d'être à la hauteur de la grandeur de leur pays en étant innovants et créatifs", a indiqué M. Sellal au sujet de ces jeunes algériens, assurant que l'Etat "sera constamment à leur côté".

Par ailleurs, M. Sellal a souligné la détermination de l'Etat à bâtir "l'Algérie du 21ème siècle" à travers la construction d'une économie forte "sans compromission".

"Quand ils se sont unis, les Algériens ont balayé le colonisateur et ont opposé à la barbarie et l'obscurantisme la paix et la réconciliation dont nous fêtons, ces jours-ci, le dixième anniversaire. Ce n'est sûrement pas une conjoncture économique, certes difficile, qui nous empêchera de bâtir l'Algérie du 21ème siècle, avec une économie réellement émergente", a indiqué M. Sellal dans une intervention lors de la 18ème réunion de la tripartite (gouvernement-syndicat-patronat).

L'Algérie "ne vacillera jamais avec le président Bouteflika, et son gouvernement est là pour servir le peuple et défendre la pérennité de l'Etat quel qu'en soit le prix", a-t-il soutenu. 

"Nous savons tous qu'il y aura des résistances au changement auquel les habitudes ou les intérêts essayeront de s'opposer, mais on ne peut échapper à notre devoir : construire une économique forte sans compromission", a-t-il affirmé.

"Ceux qui se complaisent dans la critique et poussent au renoncement et à la démission collective, doivent savoir qu'ils ne servent pas leur pays en agissant de la sorte et que leur véritable responsabilité est de s'approprier la chose publique pour que nous puissions tous contribuer au renouveau national", a ajouté le Premier ministre, qui s'est dit "ne pas croire" à l'existence d'Algériens "qui se désintéressent de l'avenir de leurs enfants".

Les actions de contrôle des importations vont s'intensifier

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que le contrôle des importations allait s'intensifier mais sans compromettre les approvisionnements de l'outil de production et la disponibilité des produits sur le marché.

"Les actions visant le contrôle des importations s'intensifieront sans pour autant entraver les approvisionnements de l'outil de production ou la disponibilité des produits au niveau du marché national", a affirmé M. Sellal dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la 18ème réunion de la tripartite (gouvernement, syndicat et patronat).

"Le marché algérien doit rester accessible, libre et ouvert, avec des règles fixées par l'Etat et appliquées par lui en toute transparence", a-t-il ajouté.

Abordant les finances publiques, le Premier ministre a souligné que les dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire 2015 et le projet de loi de finances 2016 "visent l'optimisation des recettes du budget de l'Etat, une plus grande rationalisation des dépenses, le soutien aux entreprises, la facilitation de l'investissement ainsi que l'encouragement du secteur national productif".

Il a aussi avancé que l'objectif de croissance pour 2016 avait été fixé à 4,6% (1 point de plus qu'en 2015) et qu'il est réalisable, "illustrant cette volonté de favoriser la croissance, alors que les dépenses budgétaires globales continueront d'enregistrer des baisses (-8,9% par rapport à l'exercice 2015)".

Selon lui, la production nationale des hydrocarbures connaîtra une augmentation de 4% d'ici la fin de l'année 2015, qui se poursuivra durant l'année 2016.

Il a, par ailleurs, précisé que les efforts de rationalisation des dépenses "seront ciblés et épargneront les couches défavorisées car nous sommes pour un Etat fort, régulateur d'une société libre dans ses initiatives et solidaire des plus faibles".

Pour M. Sellal, "notre patriotisme économique implique le soutien à tous les opérateurs nationaux à condition qu'ils respectent les règles et qu'ils n'aient pas des pratiques de concurrence déloyale".

En effet, a-t-il poursuivi, "les mesures les plus contraignantes seront aisément acceptées si elles sont appliquées à tous dans une totale transparence".

Les banques privées ne doivent pas se limiter au financement du commerce extérieur

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a exhorté les banques privées "à ne pas se cantonner au financement du commerce extérieur", tout en appelant les banques publiques à "rationaliser" la gestion des crédits à l'économie.

"Les banques publiques sont appelées à rationaliser la gestion des crédits à l'économie et les banques privées à participer à l'effort de développement national et à ne pas se cantonner principalement au financement du commerce extérieur", a déclaré le Premier ministre dans son discours d'ouverture des travaux de la tripartite.

Selon M. Sellal, de nouvelles dispositions seront prises pour améliorer cette situation: "Ce n'est pas possible de continuer à ce rythme. Il faut aller à la création d'un maximum d'entreprises créatrices de richesse".

"Les établissements financiers sont encouragés à l'effet d'accompagner les entrepreneurs et les porteurs de projets à travers le développement des crédits à l'économie qui ont, certes, progressé de 22,7% en 2015, mais qui doivent encore augmenter car notre objectif est de permettre aux entrepreneurs d'investir plus", a-t-il ajouté.

Evoquant les défis auxquels fait face le pays dans la conjoncture actuelle, M. Sellal a indiqué que tous les efforts et capacités du gouvernement étaient orientés vers la réunion des conditions d'émergence d'une base productive et industrielle nationale moderne et compétitive à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise qu'elle soit publique ou privée.

Dans ce sens, il a cité une procédure simplifiée qui a été mise en place récemment pour encadrer la gestion du foncier industriel ouvert également à l'investissement privé.

Il a alors assuré que "d'ici six (6) mois, le problème du foncier destiné à l'investissement sera totalement résolu".

M. Sellal a indiqué, dans ce contexte, que les walis avaient reçu des instructions "fermes" pour soutenir et accompagner les projets d'investissement.

Le Premier ministre a également fait savoir que le projet de loi relative à la promotion de l'investissement introduirait de "nouvelles dispositions incitatives" devant clarifier et assouplir les règles d'investissement avec le maintien de la règle du 51/49%.

Evoquant le climat des affaires, M. Sellal a affirmé que la majorité des actions retenues au titre du plan national "Doing business" avait connu une mise en œuvre effective par des amendements législatifs et réglementaires ainsi que des simplifications de procédures.

De plus, il a rappelé que la promotion de la production nationale bénéficiait de la réintroduction, en sa faveur exclusive, du crédit à la consommation ainsi que de la mise en place du dispositif des licences d'importation. APS

 

 

National, Politique