En attendant l’apport de Janvier-février : le taux de remplissage des barrages dépasse les 66%

Le taux de remplissage des barrages est à plus de 66%, soit le même niveau enregistré l'année dernière à la même période, ce qui est suffisant pour sécuriser les besoins du pays en cette période de faible pluviométrie, a indiqué samedi le directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), Arezki Barraki.

Les 72 barrages en exploitation ont affiché ce samedi (26 décembre) un taux de remplissage de 66,93% avec un volume de stockage de 4,7 milliards de m3, selon les chiffres communiqués lors d'une réunion des cadres de l'ANBT.

"C'est le même taux enregistré l'année précédente à cette période, ce qui nous a permis de passer une année confortable", a commenté M. Barraki en répondant à la presse qui l'interrogeait sur l'impact du manque de pluviométrie sur le taux de remplissage des barrages.

"En général, les apports interviennent entre janvier et mars. Ce n'est qu'après cette période, marquant la fin de l'hiver, que nous pourrions évaluer la situation", a-t-il ajouté.

De son côté, le secrétaire général du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, El Hadj Belkateb, a rassuré les agriculteurs que les volumes alloués à ce secteur n'ont pas été réduits, précisant néanmoins que son secteur n'était pas responsable du manque d'eau dans les zones qui ne sont pas équipées en conduites ou en systèmes d'irrigation.

Par ailleurs, il a relevé, devant les cadres de l'ANBT, les défis qu'ils devraient relever à partir de 2016.

Le premier concerne l'impact du réchauffement climatique sur les ressources en eau dans la région du Maghreb, du Moyen orient et le Sahel. 

Le stress hydrique que vit cette région, dont l'Algérie, "a tendance à s'aggraver dans les prochaines décennies, si ce réchauffement se confirme, avec toutes les conséquences prévisibles pour l'agriculture et la population".

"J'appelle à la vigilance de chacun pour que nous intégrions ce paramètre (réchauffement)", a-t-il insisté. 

Le second défi est lié, souligne M. Belkateb, à la conjoncture économique du pays, notant que l'allocation budgétaire du secteur étant réduite à cause de la contraction des revenus du pays, certains projets ont été différés et d'autres reconfigurés. 

"Mais le plus important c'est comment préserver l'effort colossal consenti en matière d'investissement dans la mobilisation des ressources en eau", a-t-il ajouté en demandant à l'ANBT d'optimiser la maintenance des 72 barrages en exploitation avec les mêmes allocations initiales ou même en cas d'une réduction de celles-ci.

Il a aussi évoqué une "pression supplémentaire" et "inévitable" qui sera exercée par les autres secteurs sur les infrastructures hydrauliques notamment l'agriculture, le tourisme et l'habitat.

Selon lui, la croissance démographique risque en outre de provoquer une forte hausse de la demande en eau.

L'agence est appelée également à réfléchir aux voies et moyens de valoriser le potentiel économique que recèlent les barrages, a encore souligné M. Belkateb citant en sens l'écotourisme et les ressources halieutiques.

"L'ANBT est plus que jamais en première ligne de développement.

Ceci vient mettre en lumière aujourd'hui, plus qu'hier, le rôle de l'agence comme levier stratégique de mobilisation de la ressource en eau", a insisté M. Belkateb.

En 2016, le secteur compte livrer cinq barrages et six transferts et trois barrages en 2017 et un autre en 2018.

L'Algérie devrait compter 143 barrages d'ici 2030 avec une capacité de stockage de 12 milliards m3.

APS

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