Des milliers de personnes font leurs adieux à "Dda L'Hocine"

Des milliers de personnes ont rendu un dernier hommage au leader politique et révolutionnaire, Hocine Ait Ahmed, inhumé vendredi, dans des funérailles nationales et populaires à la hauteur de la grandeur de celui qui fut l'un des artisans de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954.

Le défunt a été accompagné à sa dernière demeure dans son village natal à Ait Yahia dans la daïra d'Ain El Hammam (Tizi Ouzou), par une foule nombreuse et en présence de personnalités nationales et politiques.

Après l'annonce de la mort de Hocine Ait Ahmed le 23 décembre dernier à Lausanne (Suisse) à l'âge de 89 ans, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de huit jours sur l'ensemble du territoire national.

                     Sommité aux valeurs humaines inégalées

Dans son message de condoléances adressé à la famille et proches du défunt, le chef de l'Etat a décrit le leader disparu comme "une sommité dont les valeurs humaines, la finesse et l'intelligence politique inégalées avaient éclairé un pan de l'histoire du militantisme algérien et marqué de leur empreinte l'histoire de tous les mouvements de libération de par le monde".

"Le souvenir des hommes de la trempe de Ait Ahmed dont les actions et les réalisations profitent, telles des épis cultivés à travers le temps, aux générations successives, demeure gravé dans les mémoires et leur souvenir vivace dans les coeurs", avait écrit le président Bouteflika.

En outre, le président de la République a reçu des messages de condoléances émanant de ses homologues tunisien, français, béninois, sahraoui et de l'ancien président mauritanien.

Des personnalités officielles, dont le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationales, Ramtane Lamamra, le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, ainsi que des présidents de partis politiques et représentants de la société civile se sont déplacés au siège du FFS pour rendre hommage au défunt.

Des personnalités étrangères à l'image du président du parti tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, et des ambassadeurs ont tenu également à se recueillir à la mémoire du défunt.

Des hommes, des femmes, jeunes et moins jeunes, ont pleuré à chaudes larmes la mort d'Aït Ahmed, l'un des fondateurs de l'Organisation secrète (OS), qui était à l'origine du déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme français. 

Dans le village natal du défunt, les habitants avec qui Ait Ahmed était en contact permanent, en dépit du fait qu'il vivait en Lausanne, épaulés par de nombreuses organisations de la société civile, les directions de wilaya et les structures du FFS, travaillaient d'arrache pied pour faciliter la tâche à tous ceux qui voulaient rendre un dernier hommage à "Da l'Hocine".

Assis près du mausolée M'hand OulHocine (aïeul de Hocine Ait Ahmed), El Hadj M'hand a confié à l'APS que le défunt appelait à faire diffuser la culture arabo-musulmane pour "casser la politique coloniale visant à occulter la culture nationale aux dimensions arabo-musulmane et amazigh".

Ancien imam à Ain El Hammam, El Hadj M'hand (92 ans) s'est rappelé que le défunt lui avait dit, à son retour en Algérie au début des années 90, "vous devez, en tant qu'imams et enfants de la nation algérienne, présenter la véritable image de l'islam qui est innocent des actes de violence et de la destruction" qui avait, à l'époque, frappé le pays. 

Il a ajouté que l'unité nationale constituait pour Ait Ahmed "une ligne rouge et son premier et dernier slogan était de préserver l'indépendance de l'Algérie".

APS

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