Le président de la Fédération Algérienne de l’Agroalimentaire, Abdelwahab Ziani, est catégorique : l’Algérie, affirme-t-il, dispose des capacités pouvant assurer son autosuffisance en certaines productions et lui permettre de se voir ouvrir les marchés étrangers, notamment sur le continent Africain.
S’exprimant, ce mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne observe, en préambule, que l’institution de licences d’importation représente le « meilleur outil » pour réguler le commerce extérieur, remonter et organiser les filières, « savoir ce que nous produisons et ce qu’il nous est possible d’exporter » .
Parmi les secteurs ou le pays est autosuffisant, M. Ziani cite celui des services qui, à lui seul, indique-t-il, dévore quelque 16 milliards de dollars/an, « alors que nous possédons des compétences auxquelles des cabinets étrangers font régulièrement appel ».
En matière de service justement, il rappelle que l’Algérie paye annuellement plus de 6 milliards de dollars « à des intermédiaires » pour assurer le transport maritime de ses marchandises, « parce que la CNAN n’existe plus ».
Concernant les activités d’exportation, l’intervenant fait état de premiers succès encourageants, signalant qu’il a été exporté pour plus de 2 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures, entre 2014 et 2015, contre seulement 300 millions de dollars auparavant.
Parmi les filières susceptibles de se placer sur les marchés étrangers il cite celle des boissons, dont l’Algérie, dit-il, est excédentaire pour plus de 600%, les concentrés de tomate, dont l’industrie s’est, à un moment trouvé déstabilisée par des importations sauvages, mais également le cuir et la pâte à papier.
Concernant ce dernier produit, et sans compter celui issu des bovins il signale, à titre d'exemple, que durant la seule période de l’Aïd el Adha, les Algériens sacrifient près de 4 millions de tête de moutons dont les peaux sont exportées frauduleusement, « alors que nous importons du cuir à prix fort parce que nos tanneries ont été tuées ».
Parmi les articles dont il appelle à stopper les importations, l’invité fait en outre état des batteries pour automobiles, « dont les nombreux fabricants à travers le territoire produisent 5 millions d’unités/an et dont nous important environ 2 millions ».
M. Ziani appelle, d'autre part, les opérateurs économiques à aider à dresser la liste des produits usinés localement « qui ne nécessitent pas d'être importés ».