Abdelhak Lamiri : pour développer l'Algérie, il faut une vision, des objectifs et de l’exemplarité

Le professeur Abdelhak Lamiri

Auteur d’un ouvrage intitulé « La décennie de la dernière chance », édité avant l'effondrement des cours pétroliers, Abdelhak Lamiri, spécialiste en management, considère, malgré tout, que l’Algérie dispose, encore, de potentialités propres à lui assurer une place au sein des économies émergentes, sous certaines conditions toutefois.

Reçu, mercredi matin, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il estime que les premières décisions arrêtées par le gouvernement « pour éteindre l’incendie », redresser et diversifier l’économie vont dans le bon sens, à court et moyen terme, « mais il faut en faire plus », dit-il, la crise risquant, selon lui, d’être plus durable qu'attendu.

L'objectif visé par les décideurs tend, déclare-t-il, à crééer une économie moyenne, « alors que l’on se doit d'espérer de devenir les meilleurs ». Pour cela, il incite à avoir un management de standard international et à appliquer le même protocole de décisions emprunté par les pays émergents à l’exemple de la Chine, en particulier.

Proposant l'institution d'un plan d'émergeance, il appelle à booster les ressources humaines en créant des universités de haut niveau, en développant et en coordonnant les capacités managériales et les décisions économiques et en donnant corps à une large décentralisation des pouvoirs au niveau des régions.

Changer de modèle de gouvernance, libérer les initiatives, améliorer le processus décisionnel vis-à-vis des investisseurs et moderniser les rouages de l’administration, sont parmi les chantiers qu'il propose pour réussir le pari du développement.

Pour atteindre cet objectif, le Dr Lamiri appelle, en outre, les dirigeants du pays à communiquer et surtout à donner l'exemple pour, ajoute-t-il, rétablir la confiance et l’espoir au sein de la population, lui faire admettre qu’on ne commettra plus les mêmes erreurs, et l’amener ainsi à s’impliquer.

« L’important, souligne-t-il c’est, aussi, d’avoir une vision quant à l’objectif à atteindre » Depuis que l’on a éliminé, en 1986, le ministère de la planification, « nous n’avons plus, regrette-t-il, cette vision ».

Se voulant optimiste, l’invité assure que la crise à laquelle est confrontée la nation peut contribuer à « enfanter » une dynamique de développement. « Nous avons encore, prévient-il, une fenêtre d’opportunité de 3 années qu’il ne faut surtout pas rater. Il appartient seulement aux décideurs de prendre les bonnes initiatives ». 

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