Après vingt-quatre jours de débats, d'auditions et de plaidoiries, le procès des 19 personnes morales et physiques impliquées dans l'affaire dite Sonatrach1, connaîtra son épilogue mardi avec l'annonce du verdict final.
Les 19 accusés entendront mardi le président du tribunal criminel Mohamed Reggad lire 150 questions relatives aux chefs d'inculpation retenus contre eux, dont notamment "commandement et organisation d'une association de malfaiteurs, trafic d'influence, corruption, passation de marchés publics contraires à la législation et aux règlements en cours, dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés".
Après la lecture des 150 questions, le juge Reggad statuera sur le sort des 19 accusés, en prononçant les sentences.
Le tribunal criminel va également statuer sur l'action civile relative aux demandes de dédommagement matériel et moral des parties civiles qui sont le groupe Sonatrach et le trésor public.
A la fin du procès, mercredi dernier, les accusés ont tenu à saluer les conditions, qui l'ont entouré et le bon traitement qui leur a été réservé par le Président du tribunal en leur donnant la parole et en leur octroyant toutes les facilitations qui leur ont permis de se défendre.
Ainsi, 43 avocats se sont succédé à la barre pour défendre leurs mandants, estimant que ''l'histoire se souviendra de ce procès".
Les dernières plaidoiries se sont tenues mercredi dernier avec l'intervention des avocats de l'un des principaux accusés dans cette affaire, Belkacem Boumediene (PDG adjoint chargé de l'activité amont). La défense a plaidé l'acquittement et la réhabilitation de son client, estimant que "toutes les charges de gestion" qu'il a assumées dans le cadre des marchés, objet du procès, comptaient au titre des "missions qui lui ont été assignées et qu'il agissait sous les ordres du PDG de Sonatrach et du ministre de l'Energie et des mines de l'époque".
Des peines de prison d'une année à 15 ans avaient été requises par le représentant du ministère public contre 15 accusés et une amende de cinq millions de dinars contre quatre entreprises.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a plaidé pour l'"application rigoureuse de la loi à l'endroit des accusés" pour avoir porté atteinte à "la sécurité et à l'argent publics ainsi qu'à la réputation de Sonatrach".
Le procès s'est tenu en présence de l'ensemble des collectifs de défense des 15 personnes et quatre sociétés impliquées dans cette affaire, ainsi que 110 témoins (deux témoins étant décédés) mentionnés dans l'arrêt de renvoi.
Selon l'arrêt de renvoi, il s'agit de trois gros marchés douteux conclus entre le groupe Sonatrach et les sociétés impliquées dans l'affaire.
Il s'agit des projets d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays, du gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie (Sardaigne) et du projet de réhabilitation de l'ancien siège du Groupe Sonatrach (rue Ahmed Gharmoul Alger). APS