L'expert français en troubles du spectre autistique (TSA), Philippe Evrard, a déploré samedi à Alger, l'absence de diagnostic précoce de la maladie qui varie entre 10 et 90% des cas outre les erreurs de diagnostic.
Dans une intervention lors de la conférence internationale sur l'autisme qui se déroule du 2 au 3 avril, l'expert français a précisé que cette maladie dont le taux de prévalence dans le monde est de 1% accusait une absence de diagnostic précoce avec un taux variant entre 10 et 90 % outre les erreurs de diagnostic.
L'autisme est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par une interaction sociale et une communication anormales avec des comportements restreints et répétitifs.
Il a souligné à ce propos, la nécessité d'un diagnostic précoce de la maladie et une meilleure prise en charge des troubles du spectre autistique qui a connu une augmentation ces dernières années ce qui contribuera à améliorer la qualité de vie du patient et de sa famille.
La science reste à ce jour incapable de définir les véritables causes de cette maladie, a-t-il dit avant d'avancer trois hypothèses qui ont contribué à l'augmentation de sa prévalence ces dernières années à savoir l'affection à la cytomégalovirus, à la prise de médicaments contre l'épilepsie et l'accouchement prématuré.
Philippe Evrard a insisté à cette occasion, sur la nécessité d'adopter un consensus médical en adéquation avec les conditions sociales, culturelles et économiques du pays en vue de mettre en place un plan national ou régional assurant une meilleure prise en charge du patient.
De son côté, la présidente de l'Association des autistes de la wilaya de Boumerdes, Saliha Ghernaout, a annoncé le chiffre de 300 cas en Algérie entre 2012 et 2016, insistant sur l'importance d'organiser des campagnes de sensibilisation en direction des autistes, de leur famille et de la société tout entière.
La mère, a-t-elle tenu à dire, est la première personne (bien avant le médecin) à pouvoir déceler des troubles dès les premiers mois de la naissance à travers le manque d'interaction comportementale et de communication.
Elle a estimé elle aussi que le diagnostic précoce et la bonne prise en charge contribuaient incontestablement à l'amélioration de la qualité de vie du patient.
Par ailleurs, la mère d'une fille autiste, âgée de 21 ans et inscrite en secondaire, a souligné que la prise en charge des TSA impliquait les efforts de plusieurs secteurs, déplorant les contraintes que rencontrent cette catégorie en raison du regard de la société qui l'assimile à une maladie mentale.
Ella a salué enfin, les activités de proximité de certaines associations qui accompagnent les familles au plan psychologique.