168 millions d'enfants sont au travail aujourd'hui dans le monde, dont 85 millions font un travail dangereux, a annoncé dimanche le directeur de l'Organisation internationale du Travail (OIT) Guy Ryder.
Le travail des enfants "reste repandu dans les chaînes d'approvisionnement", surtout dans les économies rurales ou informelles, a précisé M. Ryder dans un message rendu public lors de l'édition 2016 de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée chaque année le 12 juin.
Ces enfants sont employés dans l'agriculture (99 millions), dans les mines, dans les usines et dans le tourisme, où ils produisent des marchandises et des services consommés par des millions de personnes chaque jour, selon M.Ryder.
"Les gouvernements reconnaissent désormais que la lutte contre le travail des enfants requiert la mise en oeuvre de politiques cohérentes à l'appui de la législation: éducation de qualité, protection sociale et emplois décents pour les parents", a dit M. Ryder, ajoutant que les sociétés s'intéressent de plus en plus à la manière dont elles pourraient contribuer à l'élimination du travail des enfants.
Il s'agit d'une "tâche complexe" qui exige la mise en place de partenariats associant les pouvoirs publics, d'autres entreprises du secteur ainsi que les organisations d'employeurs et de travailleurs, a-t-il indiqué.
Le développement est la remède efficace contre le travail des enfants, selon M. Ryder. "Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 réaffirme l'objectif de venir à bout du travail des enfants", a-t-il rappelé.
"Si nous unissons nos efforts, nous pourrons faire en sorte que l'avenir du travail soit un avenir sans travail des enfants", a-t-il ajouté.
En Algérie, le taux ne dépasse pas 0,01 %
Le taux du travail des enfants n'a pas dépassé 0,01% en Algérie en 2016, a souligné dimanche à Alger l'inspecteur général du travail au ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Akli Berkati.
Les enquêtes menées par l'inspection du travail en 2016 au niveau de 11.000 entreprises ont permis d'enregistrer un taux de 0,01% de travailleurs âgés de moins de 16 ans, a déclaré M. Berkati à la presse en marge de la rencontre organisée à l'occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants.
Précisant que la loi exige l'autorisation parentale dans le contrat de travail pour les enfants âgés entre 16 et 18 ans, M. Berkati a indiqué que des enfants n'ayant pas atteint l'age légal du travail exercent dans des micro-entreprises qui emploient moins d'une dizaine de personnes dans le secteur des services ou des métiers artisanaux.
Dans ces cas, les mesures de contrôle des services de l'inspection du travail sont suivies de procès verbaux pour infraction qui sont soumis au procureurs de la République.
Dans tous les cas, l'inspection du travail régularise les situations liées au travail des enfants. L'employeur met fin au travail de l'enfant et l'oriente vers l'apprentissage pour acquérir un savoir-faire.
Dans nombre de cas, le travail des enfants est enregistré hors relations du travail où certains enfants travaillent pour leur compte ou en milieu familial d'où la nécessité de mettre l'accent sur les actions de sensibilisation, précise le même responsable.
Pour ce qui est du contrôle, différents rapports rendus public ces dix dernières années montrent que le travail des enfants représente un plafond de 0,5%.
Les différentes données, statistiques et enquêtes réalisées par les services de l'Inspection du travail depuis 2002 au niveau des entreprises économiques sur le travail des enfants révèlent que le phénomène n'a pas atteint des proportions alarmantes et touche des activités bien précises.
APS