Cinq personnes ont été arrêtées, soupçonnées par la justice bosnienne d'avoir été payées pour jouer de faux trafiquants vendant des armes à des terroriste dans un reportage d'un journaliste italien, qui a lui démenti avoir "bidonné" son travail.
"Les personnes apparaissant sur les images ont été identifiées et il a été établi qu'il ne s'agit pas de trafiquants d'armes présumés", lit-on dans un communiqué du parquet de Sarajevo chargé du terrorisme et de la criminalité organisée.
"Nous n'avons pas encore une image complète, mais nous avons des indices et des aveux", a déclaré en conférence de presse Vahidin Sahinpasic, un responsable de la police criminelle bosnienne. Selon lui, le journaliste auteur du sujet est considéré comme un "suspect".
La diffusion, le 2 octobre sur "Italia 1", du sujet de 19 minutes, "Là où le groupe terroriste Daech achète des armes pour frapper l'Europe" , avait déclenché une enquête en Bosnie pour retrouver les trafiquants.
Mais vendredi, le parquet a affirmé que "l'histoire racontée par le journaliste italien est fausse".
"Il s'agit des personnes que le journaliste italien a payées pour jouer dans des scènes simulées", affirme le parquet, selon qui ces suspects vivent dans la précarité et sont "consommateurs connus de stupéfiants".
"Puisque le reportage en question a affecté l'image de la Bosnie en matière de la lutte contre le terrorisme, les autorités italiennes en ont été informées", lit-on dans le communiqué du parquet.
Cité sur le site de la chaîne des Balkans N1, le journaliste auteur du reportage Luigi Pelazza a également rejeté les accusations, expliquant n'avoir "aucune raison de truquer quoi que ce soit".
Des groupes criminels d'Europe de l'Ouest disposent depuis longtemps d'armes provenant des Balkans, issues des stocks de l'ex-armée yougoslave, prises par les combattants au moment des guerres intercommunautaires des années 1990.
Mais elles sont aussi utilisées par les terroristes comme les auteurs des attaques de Paris en janvier et novembre 2015.
Dans le reportage filmé en caméra cachée, Luigi Pelazza rencontre des trafiquants qui lui vendent diverses armes, notamment une mitraillette, un fusil d'assaut kalachnikov, un fusil à lunette, un pistolet et une grenade, avant de passer par un poste-frontière entre la Bosnie et la Croatie, pays membre de l'Union européenne. (APS)