Le projet de suppression de la retraite anticipée continue à faire réagir les syndicats. En attendant son adoption par le parlement et son explicitation à travers, entre autre, la définition des «métiers pénibles», plusieurs travailleurs se ruent vers les guichets de la CNR pour y déposer leurs dossiers, avant la date butoir fixée par le ministère du travail et de la sécurité sociale.
Au niveau du secteur de l’éducation nationale, l’un des secteurs névralgique de la société, l’annonce de la suppression de la retraite anticipée risque de perturber le fonctionnement des établissements. En plus des 50 000 demandes de départ à la retraite déposées depuis le mois de juin, un bras de fer s’annonce entre les syndicats et leur tutelle. Une grève de deux jours est annoncée ce lundi et une seconde prévue les 24 et 25 octobre.
Les syndicats contestataires qualifient cette disposition d’injuste envers les travailleurs et à la Caisse des retraites. Sur les ondes de la radio Chaine 3, le président du Snapest, Meziane Meriane estime que la suppression de la retraite anticipée entrainera un déficit budgétaire mensuel de 18 milliards de DA» à la CNR.
«Pour un ancien salarié percevant un salaire de 70 000 DA, sa cotisation s’élève à 6300 DA, alors que le nouveau qui le remplacera percevra, lui, un salaire qui n’excédera pas les 30 000 DA, créant une différence de cotisation et se traduisant par un déficit mensuel de 18 milliards», assure-t-il.
Pour sa part, la syndicaliste du CLA, Zineb Belhamel, réclame un audit de la CNR pour comprendre pourquoi et comment la Caisse des retraites «s’est retrouvée vidée» ? Elle se demande, en outre, pourquoi que le ministre a fixé une date butoir, «alors que le projet n’a pas été encore adopté par le parlement».
Qualifiant, pour sa part, cette décision de «leurre», le président de l’Unpef, Sadek Dziri, déclare sur la Chaine 3 «que l’année de sursis accordée aux travailleurs de l’éducation pour déposer leurs demande a été décidée, « parce que le ministère ne peut pas nous remplacer pour le moment».
De son coté, le ministère de l’éducation appelle au dialogue. Son inspecteur général, Medjadi Messeguem, estime que ce bras de fer est le résultat d’un manque de communication. «Il n’y a pas eu suffisamment de communication, estime-t-il considérant que l’on a agité un épouvantail « afin de faire peur », alors qu’il y a des possibilités de négociation au niveau de chaque secteur », déplore-t-il.