Le chef de l'Etat du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi, a affirmé qu'il ne remettrait le pouvoir qu'à un "président élu" au terme d'une transition politique, pour justifier son rejet d'un plan de paix de l'ONU, ont indiqué lundi des sources de la présidence.
Ce refus a été expliqué par le président Abd Rabbo Mansour Hadi au médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, auquel il a remis jeudi à Aden (sud) ses objections sur la feuille de route pour relancer les pourparlers de paix entre le gouvernement et les rebelles, actuellement dans l'impasse.
M. Hadi exige "une reprise du processus politique au point où il s'est arrêté avant le coup de force" des rebelles Houthis qui se sont emparés en septembre 2014 de la capitale Sanaa, ont expliqué des sources de la présidence.
Il s'en tient ainsi à "superviser un référendum sur un projet de Constitution et des élections générales à l'issue desquelles il remettra le pouvoir au président élu", a précisé l'une de ces sources.
La feuille de route de l'ONU, dont le texte n'a pas été rendu public, appelle, selon des sources bien informées, à la nomination d'un nouveau vice-président, la remise des armes lourdes par les rebelles et leur retrait des territoires sous leur contrôle depuis 2014, dont Sanaa.
M. Hadi devrait ensuite remettre le pouvoir au vice-président qui nommerait un nouveau Premier ministre pour former un gouvernement d'union nationale.
"La feuille de route suggère que M. Hadi cède ses prérogatives à un vice-président, un mois après la signature d'un accord de paix", confirme une source proche de la présidence, qui répète toutefois que "M. Hadi ne remettra le pouvoir qu'à un président élu".
M. Hadi est en poste depuis février 2012, date du départ sous la pression de la rue de l'ex-président Ali Abdallah Saleh après 33 ans au pouvoir.
La guerre au Yémen a fait plus de 7.000 morts et près de 37.000 blessés depuis l'intervention d'une coalition arabe sous commandement saoudien en mars 2015 en soutien aux forces de M. Hadi, selon l'ONU. APS