"Les Amazighs en Egypte", le dernier ouvrage de Taklit Mebarek-Slaouti est destiné à faire, un tant soit peu, la lumière sur une très longue période historique des relations politiques, sociales et culturelles entre les populations amazighes anciennes de Libye et du Sahara et Egypte pharaonique.
Avec un parcours panoramique puis chronologique du sujet, l’ouvrage édité par le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) en partenariat avec l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) retrace une histoire de relations complexes entre les Amazighs et les Egyptiens, marquée par des échanges commerciaux et culturels.
La première partie du livre traite des traces retrouvées dans les sites archéologiques sahariens et attestant du contact et de l’influence culturelles égyptienne dans le monde amazigh ancien, telles que les peintures rupestres du Tassili, dont certaines représentent des chars tirés par des chevaux, similaires à ceux qui étaient utilisés en Egypte, ou bien les peintures représentant les dromadaires, animaux introduits d’abord en Egypte avant de se répandre dans le reste du Sahara.
L’auteure révèle que malgré la puissance et la grandeur de l’empire égyptien qui a conquis des territoires aussi bien au Sud (Soudan) qu’à l’Est (Moyen-Orient), les pharaons ne sont jamais intéressés à occuper les vastes territoires occidentaux peuplés par de puissantes tribus libyennes et sahariennes d’origine amazighe. Ce sont, bien au contraire, ces mêmes populations, décrites par les Egyptiens qui en ont donné plusieurs noms de tribus, de personnages et de chefs amazighs, qui ont envahi plusieurs fois l’Egypte et dont les pharaons ont sollicité des services pour combattre leurs ennemis extérieurs.
Ces relations politiques et sociales ont été si profondes que les tribus amazighes ont fini par former des dynasties pharaoniques entières qui ont régné pendant plusieurs siècles sur l’Egypte, dont Sheshonq Ier et Osorkon l’Ancien (à partir du 10e siècle avant J.-C.).
Cet ouvrage, qui s’intéresse à une époque fort reculée de l’histoire nord-africaine, est le fruit d’une recherche qui s’appuie sur une riche documentation bibliographique et sa publication ne manquera pas de satisfaire la curiosité d’un public algérien toujours plus avide à découvrir ses origines et à connaître le rôle qu’on joué les Amazighs dans l’histoire égyptienne.
L’auteure Taklit Mebarek-Slaouti est professeure en sciences du langage à l’université de Béjaïa et est déjà l’auteure de "L’alphabet latin serait-il d’origine berbère", publié en 2004.